Jusqu’au dernier moment, Ange David Baimey ne savait s’il arriverait à Durban. Le coordinateur du réseau climat et développement en Afrique est l’un des heureux élu. Très peu d’ONG africaine ont réussi à venir à la conférence pour défendre les intérêts des victimes du changement climatique. De son réseau, seules 10 organisations sur 60 sont représentées.
« Soit il n’y a pas de financement pour les billets d’avion soit il n’y a pas de financement parce que les hôtels sont excessivement chers ici à Durban, explique Ange David Baimey. Avec seulement 10 organisations nous sommes obligés de faire un travail phénoménal. Il faut avoir la force du guerrier zoulou parce que pour nos populations c’est l’inondation, c’est la sécheresse, c’est le manque d’argent pour pouvoir s’adapter. C’est cet ensemble de difficultés qui nous oblige à avoir l’âme du zoulou ! »
Même son de cloche chez les rares journalistes africains qui ont réussi à trouver des financements pour couvrir la conférence. Ils sont de moins en moins nombreux. Sidi El Moctar Cheiguer, président de l’association des journalistes africains sur l’environnement, en a assez. L’Afrique est victime mais pas responsable du changement climatique, rien ne bouge.
« Les Africains devraient faire la grève des conférences tout simplement, annonce Sidi El Moctar Cheiguer . Les délégations africaines comme la presse africaine devraient refuser désormais d’assister à une conférence sur les changements climatiques. Puisqu’on n’avance pas ! »
Malgré tout, Sidi ou Ange-David veulent continuer de porter les voix des sans voix, celles des victimes africaines du réchauffement de la planète.