De notre correspondante à Lubumbashi
Son pouce est encore noirci par l’encre. Anne Marie Mabondo a voté lundi dans le centre de vote de Njanja à Lumumbashi et elle va voter encore ce mardi. En effet, juste après son départ du centre hier, une dizaine d’hommes en civil et armés ont fait irruption dans les bureaux de vote, selon les versions de plusieurs personnes présentes sur place. Ils ont incendié les urnes et provoqué la panique parmi les électeurs présents.
D’après un dernier bilan donné par le porte-parole de l’armée au Katanga, Mbav Katchong, les affrontements avec les forces armées se sont soldés par la mort de huit assaillants et de deux policiers. Trois policiers ont, par ailleurs, été blessés et 18 assaillants ont été capturés. Aujourd’hui encore, on voit les traces des urnes incendiées dans les bureaux de vote.
Après ces incidents, la Ceni a décidé d’organiser un nouveau scrutin. Les autorités ont alors lancé un message à la radio aux électeurs pour qu’ils se présentent à nouveau. Ce mardi, c’est sous forte présence des militaires et de la police que les habitants des environs sont venus. Parmi eux, Carlos Kalumbi se sent rassuré par la présence des forces armées.
D’immenses files d’attente, un peu de tension, mais pas trop d’inquiétude. Gracia Banza a fui hier, mais elle est revenue, et elle promet que si les assaillants font de nouveau irruption dans le centre de vote elle reviendra demain, et encore et encore, parce qu’elle veut voter pour le changement.