Avec notre envoyé spécial à Kinshasa
Dans le camp de Joseph Kabila, on cherche à relativiser la portée de tous ces incidents. « Oui, c’est vrai, dit Bernadette Poundou, l’une des porte-parole du président sortant, il y a eu des couacs, des fausses notes ici et là, mais il faut les mettre sur le dos de la Commission électorale, pas sur celui de chef de l’Etat. Surtout, ces défaillances ne remettent pas en cause le scrutin qui, globalement, s’est bien passé ».
Dans le camp de Vital Kamerhe et dans celui de Kengo wa Dondo ce n’est pas du tout le même avis. « En 2006, le scrutin était beaucoup plus crédible, affirme un proche de Kamerhe. Jamais des élections congolaises n’ont été aussi chaotiques », dit-il. Kamerhe et Kengo vont-ils réclamer l’annulation du scrutin ? Ce n’est pas impossible.
Reste le camp Tshisekedi. L’un des plus proches conseillers de l’opposant historique confie à RFI : « Même s’il y a eu énormément d’irrégularités, nous n’allons pas demander l’annulation du vote parce que nous savons que les résultats nous sont favorables ».
A l’UDPS, les cadres du parti sont certains que les Congolais anti-Kabila ont eu le réflexe du vote utile, c'est-à-dire du vote Tshisekedi. Ils affirment même que des régions autrefois hostiles au vieil opposant, tels l’Equateur et le Bas-Congo, sont sur le point aujourd’hui de basculer en sa faveur.