Les relations entre la France et le Nigeria sont au beau fixe si l'on en croit les déclarations du président Goodluck Jonathan à l'issue de son entretien avec son homologue français, au palais de l'Elysée.
Le chef de l'État nigérian a indiqué que son pays et la France allaient coopérer plus étroitement pour mieux contrôler l'avancée du terrorisme dans la région du golfe de Guinée. Les experts en sécurité des deux pays vont collaborer.
« Quand l'Afrique subit une crise, l'Europe en subit les secousses », a déclaré Goodluck Jonathan dont le pays assume la présidence tournante de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest). C'est sans doute ce que Nicolas Sarkozy souhaitait entendre.
Le président nigérian a affirmé que la plupart des protagonistes de Boko Haram avaient été interpellés mais la menace persiste. La secte islamiste qui revendique des liens avec al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a encore frappé il y a trois semaines faisant près de 150 morts dans le nord-est du Nigeria.
Développer les transports en commun
La visite de Goodluck Jonathan à Paris a été aussi l'occasion de signer une convention entre les deux pays pour permettre la construction d'un vaste réseau de bus à Lagos. Avec 15 millions d'habitants, l'équivalent de la population d'un pays comme le Niger ou le Mali, Lagos est la ville la plus peuplée de l'Afrique subsaharienne. Elle est également la plus engorgée parce que ses infrastructures de services et de transports sont restées celles prévues dans les années 1980 quand il n'y avait que huit millions d'habitants.
Dès lors, Ngozi Okonjo-Iweala, ministre nigériane des Finances, se félicite de la convention passée avec l'Agence française de développement (AFD) pour créer un réseau de transports publics rapides. « Nous sommes très heureux que l'AFD décide de se concentrer sur quelques secteurs particuliers et de soutenir le développement des transports et des infrastructures. Les gens qui n'ont pas beaucoup d'argent, les pauvres, vivent dans les banlieues de Lagos. C'est un concept de transporter les banlieusards vers le centre-ville pour qu'ils puissent travailler ».
La solution proposée est un réseau de bus à haut niveau de service (plus connu sous son acronyme anglais : BRT-Bus Rapid Transit) dont la mise en place coûtera au total 329 millions de dollars. L'Agence française de développement prêtera un tiers de cette somme, le reste étant cofinancé par la Banque mondiale. Les premiers bus devraient se faufiler dans le trafic urbain de Lagos d'ici 2014/2015.