Le Nigeria à la recherche d’investisseurs… français

Le président nigérian est arrivé ce jeudi 24 novembre 2011 à Paris pour une visite officielle de trois jours. Jonathan Goodluck est accompagné d'une importante délégation ministérielle et économique. Objectif : conclure des accords dans les domaines de l’énergie, des transports et des infrastructures.

Cette visite officielle du président nigérian a pour objectif d’encourager les entreprises françaises à s’engager davantage aux côtés des grands groupes de l’Hexagone qui sont déjà installés dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Des groupes particulièrement présents dans le secteur pétrolier et gazier (Total, Technip), dans le secteur industriel (Areva, Peugeot, Michelin), les services (Air France, Accor) et les infrastructures (Bouygues, Groupe Eiffage, Alstom, Schneider).

Le Nigeria est aujourd’hui le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne, devant l’Afrique du Sud. La France est aussi le quatrième fournisseur derrière la Chine, les Etats-Unis et les Pays-Bas. Le chef de l'Etat nigérian devrait d’ailleurs déjeuner avec Nicolas Sarkozy lors de cette visite de trois jours.

Énormes réserves de pétrole

Le pays possède d’énormes réserves de pétrole d’où il tire l’essentiel de sa croissance : près de 7% ces cinq dernières années. Le Nigeria est le premier producteur de brut du continent avec 2,8 millions de barils par jour. Le 8e exportateur mondial de brut a décidé de créer avec ses revenus pétroliers un fonds souverain destiné à la construction d’infrastructures.

C’est aussi le pays où le pétrole est le plus détourné. Près de 200 000 barils disparaissent chaque jour des circuits officiels dans le delta du Niger -la région pétrolifère du pays-, soit environ 10% de la production totale. Le Nigeria dispose également de réserves de pétrole offshore qui nécessitent de nouveaux investissements pour développer l’extraction en eau très profonde. Le pays est également bien doté en gaz. Ses réserves estimées à 5 000 milliards de mètres cube, se situent au 7e rang mondial et au premier rang de l’Afrique. Bien qu’en augmentation constante, la production reste modeste. Le pays, qui reste très dépendant du secteur pétrolier, veut aussi attirer des investisseurs dans d’autres secteurs, les transports, les services et les télécommunications.

Une démographie galopante

Outre ses immenses ressources d’hydrocarbures, le Nigeria dispose également de vastes étendues de terres cultivables. Goodluck Jonathan a d’ailleurs déclaré, ce jeudi, que « son pays allait bientôt interdire l’importation du riz, arguant qu’il avait suffisamment de terres arables susceptibles d’être cultivées pour nourrir ses citoyens et le reste de l'Afrique ». Le Nigeria ne produit quasiment rien et importe l’essentiel de ses besoins en produits et services. Le pays importe également la quasi-totalité des biens intermédiaires (produits métalliques, composants électriques et électroniques), la majorité des médicaments qu’il consomme et une bonne partie de ses aliments.

Avec l’épuisement annoncé des réserves de gaz et de pétrole vers 2040, le Nigeria aura du mal à faire vivre sa population : près de 167 millions d’habitants actuellement. Les projections des Nations unies tablent sur près de 400 millions d’habitants à l’horizon 2050. Le Nigeria deviendra donc le troisième pays le plus peuplé du monde, le premier du continent. Cette croissance démographique pose des défis considérables en matière de développement d’infrastructures et d’emploi et à l’heure actuelle, près de 70% de sa population vit avec moins d’un dollar par jour.

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