Avec nos envoyés spéciaux à Kinshasa et à Goma,
Ne l’appelez plus la PIR, police d’intervention rapide, mais la LNI, la Légion nationale d’intervention. Nouveau nom donc, mais aussi nouvel équipement américain fourni via l’Ouganda. Ce matin des dizaines de policiers anti-émeutes sont venus ouvrir leurs cartons. A l’intérieur, des jambières, des épaulières des casques, des masques à gaz, des matraques. Du matériel qui fait la joie des forces anti-émeutes : « C'est très bien, c'est une police moderne. Même si on nous lance des pierres, on est vraiment très protégés. »
Le matériel est flambant neuf. Les blindés légers le sont presque tout autant. Ngoy Sengelwa Kyo, le patron de la LNI en fait la présentation : « Nos véhicules lancent des grenades lacrymogènes, fumigènes, des assourdissants et servent également à transporter les troupes, qui seront protégées des manifestants violents. A bord de ces véhicules, ils peuvent continuer par les ouvertures à lancer des grenades. »
Une fois équipées, les forces anti émeutes partent pour une petite tournée en ville. « L’objectif est de sécuriser la population », jure le patron de la LNI. Les militants de l’opposition croisés sur le chemin estiment eux qu’il s’agit là d’une manœuvre d’intimidation avant les élections.
Dans l’Est du Congo, avec la prolifération des groupes armés, la préparation est particulièrement importante en cas de manifestations qui peuvent devenir violentes ou de mouvements de foule importants. Sont prévus quatre policiers par centre de vote, et un dispositif d’environ 10 000 agents pour toute la province du Nord-Kivu.