En Egypte, l'armée accepte la démission du gouvernement

En Egypte, l'armée tente d'éteindre l'incendie. Le chef du Conseil militaire au pouvoir, le maréchal Hussein Tantaoui, annonce ce mardi 22 novembre au soir une élection présidentielle avant la fin juin 2012. Il affirme aussi que le calendrier des législatives sera respecté et que les élections auront lieu comme prévu lundi prochain. Ce discours  radiotélévisé devait répondre à la colère des milliers de manifestants, qui se rassemblent depuis plusieurs jours sur la place Tahrir pour demander aux militaires de partir. Mais la foule ne semble pas prête à laisser le champ libre aussi facilement.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Le maréchal Tantaoui a finalement accepté la démission du gouvernement d'Essam Charaf qui était sur son bureau depuis lundi soir après des consultations avec certains courants politiques à la tête desquels il y avait les Frères musulmans.

Il a toutefois précisé que le gouvernement expédiera les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau cabinet. Une tâche qui risque d’être longue. Or, le maréchal a réaffirmé la volonté du Conseil suprême de l’armée de voir les législatives se dérouler comme prévu à partir de lundi.

Il a aussi précisé, dans son discours radiotélévisé, que la présidentielle aura lieu fin juin. Il a ajouté que l’armée était disposée à remettre immédiatement le pouvoir si le peuple le demandait via un referendum.

Le maréchal a enfin implicitement critiqué les manifestants de la place Tahrir en parlant de tensions et d’attaques injustifiées contre le Conseil militaire, laissant entendre que les manifestants étaient manipulés par des forces « invisibles ». Des manifestants qui lui ont rendu la politesse en scandant à la fin de son discours : « Nous ne partirons pas, c’est lui qui doit dégager ».

Pourtant, la foule cairote ne semble pas dupe et compte obtenir gain de cause rapidement.

 

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