Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le maréchal Tantaoui a finalement accepté la démission du gouvernement d'Essam Charaf qui était sur son bureau depuis lundi soir après des consultations avec certains courants politiques à la tête desquels il y avait les Frères musulmans.
Il a toutefois précisé que le gouvernement expédiera les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau cabinet. Une tâche qui risque d’être longue. Or, le maréchal a réaffirmé la volonté du Conseil suprême de l’armée de voir les législatives se dérouler comme prévu à partir de lundi.
Il a aussi précisé, dans son discours radiotélévisé, que la présidentielle aura lieu fin juin. Il a ajouté que l’armée était disposée à remettre immédiatement le pouvoir si le peuple le demandait via un referendum.
Le maréchal a enfin implicitement critiqué les manifestants de la place Tahrir en parlant de tensions et d’attaques injustifiées contre le Conseil militaire, laissant entendre que les manifestants étaient manipulés par des forces « invisibles ». Des manifestants qui lui ont rendu la politesse en scandant à la fin de son discours : « Nous ne partirons pas, c’est lui qui doit dégager ».
Pourtant, la foule cairote ne semble pas dupe et compte obtenir gain de cause rapidement.