Guinée-Bissau : trafics, problèmes de drogue et justice mal en point inquiètent l'ONU

Un forum consacré à la justice s'ouvre ce mardi 15 novembre 2011 à Bissau. Magistrats et policiers participent à cette rencontre qui doit aboutir à une série de recommandations pour lutter efficacement contre le crime organisé en Guinée-Bissau, et dans la région.

Le forum qui s'ouvre ce mardi 15 novembre 2011 doit durer trois jours. Il est appuyé par les Nations unies et les États-Unis.

Les trafics illégaux constituent une menace sérieuse au développement de la Guinée-Bissau. Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime organisé (UNODC), l'augmentation du nombre d'usagers est devenu un problème majeur de santé, non seulement pour le pays mais aussi pour la sous-région.

En 2009, les consommateurs ont dépensé près de 800 millions de dollars (588 millions d'euros) pour se procurer leurs drogues.

Depuis plusieurs années, l'UNODC encourage les autorités bissau-guinéennes à développer leurs moyens d'enquête et à renforcer le système judiciaire national.

La Guinée-Bissau est en effet l'une des principales portes d'entrée de la drogue en Afrique. 

Selon Mody Ndiaye du Bureau onusien à Bissau, l'archipel des Bijagos (88 îles) est le lieu idéal pour débarquer de grandes quantités de cocaïne. Les trafiquants déchargent leurs cargaisons d'un bateau à l'autre ou les acheminent par avion, en utilisant des pistes d'atterrissage construites clandestinement sur ces îles sous-développées. Les forces de police ne peuvent surveiller tout l'archipel.

Quand les criminels sont placés dans les centres de détention, il est rare qu'ils comparaissent devant un tribunal. Les pressions sont souvent fortes sur les juges chargés des affaires criminelles.

Le 26 octobre 2011, une Cap-verdienne, arrêtée deux mois plus tôt, en provenance du Brésil via le Portugal, avec 3kg de cocaïne dans une valise, a été jugée et condamnée à 4 ans de prison ferme à Bissau. C'était la première fois qu'une personne (nationale ou étrangère) était condamnée pour trafic de drogue en Guinée-Bissau depuis la découverte en 2005 d'un réseau de trafic de drogue.

Dans la nuit du 2 mars 2009, le président Nino Vieira était assassiné par des militaires. Le meurtre avait été présenté alors comme en représailles de l'assassinat du chef d'état-major, le général Batista Tagmé Na Wayé. Une commission militaire d'enquête sur la mort de ce dernier avait impliqué des narcotrafiquants.

Dans les semaines qui suivirent, d'autres dignitaires civils et militaires ont été exécutés. Aucune inculpation, aucun procès n'a eu lieu à la date d'aujourd'hui.

Nazareth Vieira, veuve du président, réfugiée en France, réclame toujours justice.

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