Les défenseurs des droits de l'homme pour un report des élections en RDC

Le collectif des associations de défense des droits de l'homme en République démocratique du Congo est en faveur d'un report des élections présidentielle et législatives du 28 novembre prochain. Ce souhait a été exprimé ce lundi 14 novembre 2011, à Kinshasa, lors d'une conférence de presse. Pour les activistes des droits de l'homme, les violences et autres discours d'incitation à la haine que tiennent les différents acteurs politiques ne favorisent pas des élections apaisées.

La question est désormais au centre du débat politique en République démocratique du Congo : faut-il oui ou non reporter les élections du 28 novembre 2011 ?

Dans le constat fait ce lundi, à moins de deux semaines de scrutin, le collectif des associations de défense des droits de l’homme a estimé que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue de ces consultations.

Tshivuadi wa Tshivuadi, le secrétaire général de l'ONG Journaliste en danger est sûr que : « Dans l’état d’esprit actuel, (...) aller aux élections dans ces conditions va déboucher dès le lendemain de la proclamation des résultats, peut-être même avant, sur des violences que tout le monde redoute. La date du 28 n’est pas une date fétiche ! Il vaut mieux être décalé peut-être d’un mois ou deux pour essayer d’arrondir les angles plutôt que se retrouver dès le lendemain du vote dans une situation qui sera encore difficile à gérer ».

Cet avis n’est pas partagé par tous les animateurs de la société civile.

Christopher Ngoyi Mutamba, le leader de Synergie Congo culture et développement (SCCD), un mouvement citoyen estime que « les élections sont déjà lancées. Et le 28 novembre 2011 est une date cruciale qui va entraîner de grands bouleversements et ces bouleversements sont inévitables. Qu’il y ait élection ou pas ».

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) dont la crédibilité dépend de la réussite de l’organisation de la présidentielle et des législatives du 28 novembre, répondra-t-elle au collectif des associations des droits de l'homme ?

Menaces sur Radio Télé Envol au Kasaï

Dans le fief d'Étienne Tshisekedi, au Kasaï occidental, à Luisa, l'une des grandes villes de la région, la RTE (Radio Télé Envol), favorable au candidat de l'opposition, affirme avoir reçu des menaces de fermeture, y compris directement par l'administrateur territorial, le préfet local. Un incident ou une information qui contribue à alourdir le climat électoral.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (Cesac) a confirmé avoir été alerté sur cette question. Le président du Cesac, Jean-Bosco Bahala, a indiqué à RFI qu'il attend d'avoir toutes les informations sur cette affaire avant de se prononcer.

 

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