Avec notre correspondant à Dakar
Il est debout, installé derrière un clavier musical représentant la mosquée de Diourbel en miniature. D’entrée de jeu, l’influent marabout Mouride Modou Kara Mbacké inscrit son discours dans une mystique du chiffre.
« En ce onzième jour, du onzième mois de l’année 2011, le symbole des trois 11 et du chiffre 33 est frappant et révélateur. A exactement trois mois et demi de l’élection présidentielle du 26 février 2012, nous faisons appel au cœur et à la raison de tous les Sénégalais ».
Puis le « général » Kara Mbacké, comme l’appellent ses disciples, convoque le vocabulaire de la République. Il parle d’ « autorité de la chose jugée », de « préservation de la paix nationale ». Il faudra, selon lui, que les Sénégalais respectent la décision du conseil Constitutionnel sur la candidature d’Abdoulaye Wade qui sera rendue fin janvier.
« Autant tous les Sénégalais accepteront sans conteste le verdict des urnes, autant devront-ils se soumettre à la décision du Conseil constitutionnel. Allah, à travers le prophète Mohamed, alayhi salat wa salam, [NDLR: qu'Allah vante ses mérites devant les anges et le préserve de tout mal], prône la paix et bannit la violence sous toutes ses formes ».
Actuellement courtisé par des acteurs politiques de différents bords, Modou Kara Mbacké affirme par ailleurs qu’il ne donnera pas de consigne de vote, ce qu’on appelle ici un « ndigël ».