Avec notre correspondant à Dakar
Il n’aura pas fallu longtemps aux proches de Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng pour réagir à l’étrange main tendue du président Abdoulaye Wade. Hier mercredi 9 novembre 2011, le chef de l'Etat sénégalais avait proposé aux chefs de l'AFP (Alliance des forces de progrès) et du PS (Parti socialiste), tous deux candidats à la candidature de la coalition d'opposition Benno Siggil Senegaal, de venir à ses côtés. Il offrait de leur donner un rang de ministre d'Etat avec « tout ce que cela comporte d’avantages ».
Contactée par RFI, la porte-parole de l’Alliance des forces de progrès, Hélène Tine, juge cette proposition « ridicule » et « insensée ».
« Quand on analyse le contexte, explique Hélène Tine, le faite que tous les Sénégalais aient tourné le dos à Abdoulaye Wade, cette proposition est ridicule et insensée. Nous disons nous à l’Alliance des forces de progrès, qu’Abdoulaye Wade devra assumer tout seul son bilan. Que les Sénégalais trouvent largement catastrophique. »
Dans son interview à la radio télévision sénégalaise, Abdoulaye Wade indiquait également que, selon lui, la recherche d’une candidature de l’unité de Benno Siggil Senegaal avait été un échec. Abdoulaye Vilane, l’un des porte-parole du Parti socialiste, estime qu’il s’agit d’un coup de bluff. Le processus de désignation n’est, affirme-t-il, pas encore terminé.
« Je crois qu’Abdoulaye Wade prend ses rêves comme étant la réalité, annonce Abdoulaye Vilane. L’exercice est certes difficile et délicat mais comme disait le président Diouf, ce qui est difficile c'est le chemin. Nous continuons à rechercher la candidature de l’unité obtenue récemment secondée par une équipe que nous avons proposée aux Sénégalais. »
Les deux porte-parole décrivent la proposition d’Abdoulaye Wade comme « une manœuvre » ou de la « manipulation ». « Qu’il arrête de chercher à déstabiliser Benno Siggil Senegaal, lance Hélène Tine. Les Sénégalais l’attendent pour des solutions concrètes à leurs problèmes de vécu quotidien ».