Présidentielle au Liberia: faible affluence pour un second tour avec un seul candidat en lice

Au Liberia, une étrange élection présidentielle avec un seul candidat et en l’occurrence une candidate. Ellen Johnson Sirleaf n’affronte personne depuis que son rival Winston Tubman s’est retiré de la course et a appelé à boycotter le vote qui, selon lui, sera entaché de fraude comme celle qu’il a dénoncée lors du premier tour. Un million huit cent mille électeurs sont inscrits. Les bureaux de vote ont ouvert ce matin à 8 heures. L'affluence des électeurs était faible ce mardi pour ce second tour.

Il n’y avait pas de files d’attente devant les centres de vote à Monrovia ce mardi 8 novembre dans la matinée, rien à voir avec le premier tour. Dans les cinq bureaux où notre envoyée spéciale s'est arrêtée, elle a même trouvé plusieurs salles vides avec des agents de la Commission électorale, en gilet bleu, désœuvrés. « J’espère que les gens vont venir ensuite quand ils auront vu que la sécurité est assurée, confie l’un d’entre eux après avoir enregistré une vingtaine de vote en deux heures. Sinon, cela créera un problème de légitimité pour la personne élue ».

« Beaucoup de gens ont eu peur avec ce qui s’est passé hier », explique de son côté un électeur en référence à la manifestation du CDC (Congrès pour le changement démocratique) réprimée dans le sang. Aujourd’hui, on voit passer dans les rues des pick-up chargés de policiers anti émeutes libériens, parfois à sirène hurlante. Il y a peu de circulation.

Si les électeurs votaient au compte-gouttes ce matin à Monrovia, c’est bien sûr en raison du boycott du CDC et de son candidat Winston Tubman. Au premier tour, le parti a récolté la moitié de ses suffrages dans le comté de la capitale. Il y devançait même Ellen Johnson Sirleaf de quelques milliers de voix.

Même si Winston Tubman, figure sur le bulletin unique, les électeurs qui ont fait le déplacement sont donc là pour la « dame de fer » du Libéria, comme dit cet homme de 70 ans : « Depuis qu’Ellen Johnson Sirleaf est là, je n’ai plus à dormir sur un fusil. Je vis en paix et j’envoie mes enfants à l’école ».

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