Pendant plus de quatre heures, les avocats de la défense se sont relayés à la barre, avec des plaidoiries, longues et souvent laborieuses. «
L’implication de mon client n’a pas été prouvée, a ainsi argumenté l’avocat du principal accusé Adil el-Othmani, je vous demande de l’acquitter ». L’avocat a également rappelé le droit à la vie inscrit dans la nouvelle Constitution pour demander l’annulation de la peine de mort requise contre son client. Aucun élément par contre n'a été entendu sur le fond du dossier. Adil el-Othmani a reconnu à trois reprises sa culpabilité avant de se rétracter et de clamer son innocence.
Il y a aussi cet autre avocat, qui affirmé que les Américains étaient la cause du terrorisme dans le monde plutôt que ceux accusés dans ce procès. En face, le juge écoute avant de demander à l’avocat d’en venir au fait. D’autres ont montré des photos ou des pétitions d’habitants pour prouver l’absence de culpabilité de leurs clients. Dans le box, les neuf accusés communiquent par signes avec leurs familles assises de l’autre côté de la vitre. Ils semblent ailleurs, pas vraiment intéressés.
Devant, sur les trois premiers rangs, les familles des 17 victimes de l’attentat sont serrées les unes contre les autres, visiblement fatiguées par cette audience interminable. « On a hâte d’en finir, confiait le frère d’une victime, entendre le verdict pour pouvoir ensuite se consacrer au deuil ».