Quelques jours après son arrestation, Adil el-Atmani avait tout avoué : comment il avait déposé un sac à dos contenant une bombe au café de l'Argana le 28 avril 2011, comment il avait actionné la bombe à l'aide de son téléphone portable après avoir quitté les lieux...
Mais à l'audience d'hier, les avocats de ce jeune marchand de chaussures et de ses huit coaccusés ont dénoncé des vices de procédure et parlé d'aveux sous la torture. L'auteur présumé de l'attentat clame son innocence comme il l'avait fait lors de sa première audience le 30 juin dernier.
« Il nie absolument tout même les évidences, comme la puce du téléphone qui a servi de déclencheur à la bombe qui a permis de remonter jusqu'à lui, témoigne Me Eric Moutet, avocat d'une des huit victimes françaises, à l'issue de cette première journée, avant d'insister, il nie les éléments matériels, en dehors des aveux très précis qu'il a passés préalablement sur la composition de la bombe, la manière dont il l'a préparée. C'est un revirement total, très difficile à accepter pour les familles qui sont un peu perdues et s'interrogent sur ce qui va se passer, et les chances de l'accusé de s'en sortir ».
Une vingtaine de membres des familles des victimes françaises sont venues assister à l'audience au tribunal de Salé près de Rabat. Ils se plaignent d'avoir dû le faire sur leurs propres deniers. Assis au premier rang, ils tiennent des portraits de leurs proches disparus.
Des parents des suspects brandissaient également des pancartes clamant l'innocence de leurs proches.
Cependant, selon le témoignage de l'avocat, Eric Moutet, il n'y a pas eu confrontation entre les parties.
Le procès des neuf auteurs présumés de l'attentat avait débuté le 30 juin 2011 pour être aussitôt reporté à la demande de la défense au 18 août, avant d'être fixé définitivement au 22 septembre.