Pour le principal accusé, celui qui aurait posé la bombe, sans surprise, le juge a appliqué la peine de mort, comme requis par l’accusation. A plusieurs reprises le jeune homme avait reconnu sa culpabilité. Sa puce de téléphone, la perruque qu’il portait ce jour-là et de nombreuses preuves l’ont désigné. Des témoins affirment qu’il a commis l’attentat en s’introduisant dans le café Argana. Le juge a donc estimé qu’il n’y avait aucun doute sur sa responsabilité totale.
Pour son complice, considéré comme le cerveau de l’attentat, Hakim Dah, le juge a décidé une condamnation à perpétuité plutôt que la peine capitale, comme l’avait demandée les familles des victimes.
La surprise est venue des sept autres coaccusés. Quatre d’entre eux ont été condamnés à quatre ans de prison ferme, trois a seulement deux ans de prison. C’est bien moins que ce qu’avait requis l’accusation.
Dans la salle d’audience la réaction a été immédiate, électrique même. Du côté des accusés, on a vu des signes de victoire. En face, les familles des huit victimes françaises se sont décomposées. Certaines ont brandi des photos de leurs proches perdus et ont pleuré.
Toutes se sont dites extrêmement déçues. Les condamnations sont trop faibles selon elles. La mère d’Eric, une des victimes n’en revient pas : « comment je vais pouvoir faire mon deuil avec des condamnations aussi faibles. J’ai perdu un fils et ces personnes dans quatre ans, à peine, vont pouvoir faire comme si de rien n’était ».