Le porte-parole de l'actuel haut-commissaire aux droits de l'homme Navi Pillay a commenté ce matin les deux vidéos largement diffusées depuis hier, l'une montrant Mouammar Kadhafi ensanglanté et bousculé, mais vivant, aux mains de ceux qui venaient de le capturer, l'autre dévoilant son cadavre. Et elle les a jugées « très inquiétantes », d'autant qu'elle a aussi relevé que circulaient quatre ou cinq versions différentes sur la façon dont Kadhafi avait été tué.
D'où sa demande d'une enquête sur les circonstances de cette mort, dont elle n'a cependant pas précisé qui devrait la mener, se contentant de rappeler que des experts mandatés par le conseil des droits de l'homme de l'ONU était déjà à pied d'œuvre pour enquêter sur l'ensemble des violences en Libye.
Mouammar Kadhafi est le premier dirigeant à être tué dans le cadre du « printemps arabe », et le Haut commissariat rappelle que « les exécutions sommaires sont absolument illégales », la mort au combat étant un cas de figure différent. Et que le droit international exige « le jugement de ceux qui sont accusés de crimes graves », et n'autorise à aucun moment la liquidation des dictateurs.
Le Haut commissariat met aussi sur l'importance d'une justice de transition aujourd'hui en Libye, pour que les victimes de 42 ans de despotisme obtiennent vérité, et réparation.