L'Afrique partagée après la mort de Mouammar Kadhafi

Dans les pays où s'est déroulé le « printemps arabe », c'est le bonheur qui domine après l'annonce de la mort de l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi le jeudi 20 octobre 2011. Mais dans d'autres pays du continent, les réactions sont plus mitigées. Certains habitants rendent même hommage à l'ancien dirigeant libyen.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en Afrique, la mort du l'ex-guide libyen est loin de faire l'unanimité. Bien sûr, dans les pays touchés par le « printemps arabe », cette annonce est vécue comme une nouvelle victoire.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, espère que la mort de Kadhafi « tourne la page de la tyrannie » et que les Libyens regardent  « l'avenir sans sentiments de rancune ni revanche ».

Sur la page Facebook de RFI.fr, les réactions sont très contrastées. Beaucoup honorent la mémoire d’un dirigeant africain très médiatique, certains conspuent le dictateur et nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’avenir de la Libye et des pays africains en général.

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En Tunisie, dans le quartier de la capitale où se sont réfugiés ceux qui ont fui la révolution libyenne, les habitants sont en liesse. Les « Allah akbar » (« Dieu est grand ») s'élèvent dans les rues.

L'Egypte voisine, qui s'est elle-même libérée du régime Moubarak en début d'année, souhaite « que le peuple libyen ouvrira une nouvelle page et reconstruira son pays après la mort du colonel Mouammar Kadhafi ». Le Caire s'est dit « prêt à aider à la reconstruction de ce pays ».

Au Maroc, à Casablanca c'est un sentiment de soulagement qui domine. Les Marocains se souviennent du soutien de l'ex-guide libyen au mouvement indépendantiste du Front Polisario, qu'il a armé et financé, alors que le Maroc n'a eu de cesse de le combattre.

L'Union africaine a pour sa part constaté qu'un chapitre d'histoire était fini. « Nous espérons que la Libye devienne un pays plus stable, qui s'occupe de réconciliation et de reconstruction », a déclaré une source proche de l'organisation.

Mais dans le reste de l'Afrique, les réactions sont plus tièdes, voire plus désolées. Pas de réaction officielle en Algérie pour le moment. Même si, sous la pression internationale, le gouvernement a reconnu les nouvelles autorités libyennes, le sujet reste délicat. Le pays a d'ailleurs accordé un asile humanitaire à une partie de la famille de l'ex-dirigeant libyen.

Au Tchad, si on semblait s'attendre à cette issue, la tristesse est là et le pays se sent comme orphelin. Tout le monde salue l'homme. Certains se demandent même qui va le remplacer ?

Le Niger est sous le choc après la mort de Mouammar Kadhafi, une « catastrophe » pour le pays. Chacun rappelle tout ce que l'ancien leader libyen a fait pour l'Afrique. 

De son côté, le gouvernement sud-africain, qui a longtemps refusé, au nom de la souveraineté africaine, toute intervention extérieure, a souhaité que cette mort amène une cessation des hostilités et un retour de la paix, exhortant le CNT à la « réconciliation »

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