Apparemment à l’aise, souriant, le président Kabila semble aimer les conférences de presse. Pourtant il n’en donne presque jamais. Lorsque son conseiller en communication autorise une dernière question, il le coupe : « Non, encore cinq questions si vous voulez ».
Finalement il y en aura encore une douzaine. L’exercice aura duré pas loin de trois heures, au cours desquelles Joseph Kabila déclare sa confiance totale en sa victoire, à mi-chemin entre la plaisanterie et le sérieux. « Qui va gagner les élections ? C'est assez difficile de le dire. En tout cas, je ne veux pas les perdre », sourit-il.
Même quand une journaliste pousse un peu plus loin le bouchon : « Si vous échouez en novembre prochain, serez vous prêt à céder votre fauteuil à quelqu'un d'autre ? » Celui qui est président de la RDC depuis 2001 persiste et signe : « La réponse est oui. Je n'ai pas besoin d'entrer dans le détail. La réponse est oui. Mais on ne va pas perdre l'élection ».
Le peuple dans la misère, lui demande-t-on ? « Il me reconduira parce qu’il sait où est son intérêt ». L’opposition désunie ? « Je veux bien leur servir de médiateur », s’amuse-t-il. L’insécurité dans l’Est ? « Cela va mieux qu’avant ». La corruption dans son entourage ? « Apportez-moi des preuves ». Le salaire des magistrats ? « C’est bien budgété 1 600 dollars, et je trouve même que ce n’est pas assez ». Il répète avoir construit des routes, des écoles, des hôpitaux, importé des tracteurs. Et revenant aux élections, il promet qu’elles seront démocratiques et transparentes.