Algérie: le Parlement examine la représentativité des femmes en politique

Le Parlement algérien a commencé à examiner jeudi 13 octobre 2011 le projet de loi fixant à 30% le pourcentage des femmes dans les assemblées élues. Les femmes représentent par exemple moins de 10% des députés à l'Assemblée, 5% même au Sénat. L'entrée en vigueur d'un tel texte serait une révolution. D'ores et déjà, des députés se sont élevés contre ce projet. Et finalement, la Commission juridique de l'Assemblée a réduit l'exigence à 20%. 

Avec notre correspondante à Alger

Un quota de 30 % de femmes c’est trop. La majorité des députés qui se sont exprimés hier à l’Assemblée nationale y sont opposés. Trop éloignées de la réalité de la société algérienne, les femmes ne sont pas assez impliquées dans la politique, elles ne sont pas prêtes.

Pour Saliha Djeffal, députée du FLN (Front de libération nationale), ce raisonnement est celui d’hommes, même au sein de son propre camp, qui ne veulent pas laisser leur place : « Cette loi vient pour réparer la mise à l’écart de la femme de la sphère politique et surtout des postes de prise de décisions. Nous, nous sommes prêtes. On nous parle de mœurs et de coutumes, et de ce que vous voulez, que quand il s’agit de la femme ».

A l’opposé, il y a ceux pour qui les quotas ne sont pas la solution, la Constitution interdisant toute discrimination, même positive. Mohamed Allag est député du Mouvement de la jeunesse et de la démocratie : « Quand est-ce que la femme a été exclue du processus électoral ? Elle n’a jamais été exclue ! La femme, si elle était militante, elle pourrait être élue sans problème ».

Le Parti des travailleurs, seul parti algérien dirigé par une femme, est également opposé au quota. Pour Nadia Chouitem, c’est un cache-misère, qui ne résout pas les inégalités entre hommes et femmes : « Il s’agit pour nous de régler les causes qui ont fait que le nombre de femmes élues soit minime. Mais cette façon d’imposer au parti, elle est artificielle, élitiste ».

L’Assemblée algérienne a rarement été aussi divisée, même au sein de l’alliance présidentielle. Le vote, lui, aura lieu le 3 novembre.

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