La veuve du chef de quartier Marcel Kambale Katoto reçoit les proches qui viennent présenter leurs condoléances dans son petit salon. Elle est persuadée que son mari a été assassiné parce qu’il dénonçait des exactions des militaires à la radio où il animait des émissions.
Son salon est tapissé d’affiches de propagande pour Joseph Kabila. Cela date de 2006, précise-t-elle. Depuis Marcel était devenu un esprit libre et menacé. « C’était préparé parce que des fois, ils venaient le chercher mais ils ne le trouvaient pas. Vraiment c’était préparé pour lui. Il y avait des messages téléphoniques qui le menaçaient de mort ».
A Bunia, le commissaire supérieur principal de la police dément toute motivation politique à ce meurtre. Pour lui, c’est du pur banditisme et l’enquête avance : « Nous avons des problèmes avec des déserteurs qui ont formé des groupes de bandits armés. C’est à ceux-là que nous avons affaire. Sur le groupe qui a tué le chef du quartier Katoto Marcel, nous en avons déjà récupérés déjà trois : un qui est mort, l’autre a été touché par balle, et l’autre nous l’avons récupéré vivant et il est en prison ».
A Beni, il y a des patrouilles nocturnes de militaires et policiers. Parfois, elles affrontent des hommes armés et les civils ne savent toujours distinguer ceux qui les protègent de ceux qui les attaquent.