RDC : la sécurité source d’inquiétude à Beni dans le Nord-Kivu

Coup de projecteur sur la situation sécuritaire dans la ville congolaise de Beni, dans le Nord-Kivu près de la frontière ougandaise. Il y a une semaine, un assassinat avait soulevé la colère de la population : un chef de quartier avait été abattu par un groupe d’hommes armés qu’il avait eu le malheur de croiser dans la rue. En début d'année 2011, des évasions de la prison avaient entraîné de nombreux braquages nocturnes et des assassinats. L’insécurité à Beni, dont les autorités congolaises affirment assurer désormais la sécurité, a des contours mal définis : banditisme pour les uns, motivations politiques pour les autres.

La veuve du chef de quartier Marcel Kambale Katoto reçoit les proches qui viennent présenter leurs condoléances dans son petit salon. Elle est persuadée que son mari a été assassiné parce qu’il dénonçait des exactions des militaires à la radio où il animait des émissions.

Son salon est tapissé d’affiches de propagande pour Joseph Kabila. Cela date de 2006, précise-t-elle. Depuis Marcel était devenu un esprit libre et menacé. « C’était préparé parce que des fois, ils venaient le chercher mais ils ne le trouvaient pas. Vraiment c’était préparé pour lui. Il y avait des messages téléphoniques qui le menaçaient de mort ».

A Bunia, le commissaire supérieur principal de la police dément toute motivation politique à ce meurtre. Pour lui, c’est du pur banditisme et l’enquête avance : « Nous avons des problèmes avec des déserteurs qui ont formé des groupes de bandits armés. C’est à ceux-là que nous avons affaire. Sur le groupe qui a tué le chef du quartier Katoto Marcel, nous en avons déjà récupérés déjà trois : un qui est mort, l’autre a été touché par balle, et l’autre nous l’avons récupéré vivant et il est en prison ».

A Beni, il y a des patrouilles nocturnes de militaires et policiers. Parfois, elles affrontent des hommes armés et les civils ne savent toujours distinguer ceux qui les protègent de ceux qui les attaquent.

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