Le Mali accumule les retards dans le processus électoral

L'opposition malienne a déposé une plainte en annulation devant la Cour suprême pour dénoncer l'absence de représentant de l'opposition dans la Commission électorale nationale indépendante (Céni), organe de contrôle des élections. Le bureau de la commission vient à peine d'être mis en place, et à six mois de la présidentielle, le fichier électoral n'est pas encore arrêté.

Alors que le Mali s'apprête à connaître l'alternance politique en 2012, le climat politique à Bamako est loin d'être serein. Il y a d'abord l'affaire de la Céni : le bureau de la Commission electoralenationale indépendante a été récemment mis en place, en l'absence de représentant de l'opposition. Du jamais vu au Mali.

La loi parle de répartition équitable entre majorité et opposition dans la composition de la Céni. Or, actuellement, l'opposition ne compte que trois députés sur un total de 147 députés, à l'Assemblée nationale. Le gouvernement a accordé un seul siège de la Céni à l'opposition. Une proposition rejetée par la Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (Sadi), le parti d'opposition, qui a déposé une plainte en annulation devant la Cour suprême.

Mais le malaise dépasse la polémique autour de la Commision électorale. Y compris dans la majorité gouvernementale, on ne se prive pas de dénoncer l'impréparation totale des scrutins législatifs et présidentiel du printemps prochain. La révision du fichier électoral doit débuter le 1er octobre et rien sur le terrain n'est prêt.

Une commission de travail composée de 44 partis politiques a planché sur l'amélioration du fichier existant. « Nos propositions sont ignorées par le gouvernement » avoue un membre de cette commission qui craint des révisions arbitraires. Le retard s'accumule au point que certains s'inquiètent du discrédit que celui-ci jette sur l'ensemble du processus électoral.

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