Sénégal: «Ma waxoon waxeet», sur un air de contestation

Le M23 -mouvement qui fédère opposition et société civile sénégalaise contre la candidature d’Abdoulaye Wade à la prochaine présidentielle- annonce, pour ce 23 septembre 2011, une nouvelle journée de mobilisation. Un meeting avec les leaders du mouvement est prévu. Des Sénégalais de la rue seront invités à s’exprimer. Des artistes engagés seront présents. L’un des co-organisateurs du rassemblement est le chanteur Didier Awadi, ancien prix découverte RFI, figure du mouvement hip-hop sénégalais. Awadi dont l’un des derniers singles est quasiment devenu l’air officiel de la contestation.

Ce 14 juillet 2011, Abdoulaye Wade, installé devant un parterre d’élus, s’adresse à la nation. Il en profite pour revenir, sous l’œil des caméras, sur la polémique qui entoure la recevabilité de sa candidature.

A ceux qui lui rappellent une déclaration de 2007, dans laquelle il affirmait avoir limité le nombre de mandats à deux, il répond en wolof. « J’ai dit, je me dédis » « Ma waxoon, waxeet ». Le chanteur Didier Awadi n’en croit pas ses oreilles : « Au début, j’ai été choqué, je me suis demandé ‘est-ce qu’il a réellement dit ça ?’ Et donc je suis allé sur internet. Il y avait cette partie où il parlait… Je me suis rendu compte qu’il l’avait bel et bien dit ».

« Après, ça m’a inspiré, poursuit Didier Awadi. Je me suis fait la réflexion ‘mais il l’a dit sur un rythme assez mbalax quand même'. Donc je suis rentré au studio, j’ai fait une petite boucle mbalax. On a mis quelques petits instruments, des percussions… Et ça a donné quelque chose d’hyper marrant ».  

Le chanteur s’explique par ailleurs sur ce qui l’a poussé à réaliser ce single : « Le message, c’est de dire 'on en a assez'… C’est tout simple... On ne peut pas nous dire une chose et se dédire le lendemain. Il faut qu’on nous respecte. Il faut qu’on respecte le peuple sénégalais, qu’on respecte les institutions. Avec tout le respect qu’on doit au président Wade, on lui dit, ‘vous avez déclaré avoir bloqué la Constitution [à deux mandats], on vous demande juste de respecter ça’ ».

Est-ce l’usage du mbalax, un genre musical très populaire basé sur les percussions qui a propulsé le morceau, ou la gravité des mots prononcés par Abdoulaye Wade... Le titre, en tout cas, est désormais utilisé dans les marches ou les rassemblements qui s’opposent à une nouvelle candidature du président sortant.

Voir un extrait du discours en wolof d’Abdoulaye Wade.

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