Au Sénégal, le Mouvement du 23 juin rejette la proposition d'anticiper les élections

Au Sénégal, le Mouvement du 23 juin, né des émeutes liées à la contestation d’une réforme de la Constitution, est opposé à une élection présidentielle anticipée et prépare « une grande mobilisation » au niveau national contre la candidature d’Abdoulaye Wade. Dans son discours à la nation prononcé le 14 juillet 2011, le président sénégalais avait proposé à l’opposition d’anticiper l’élection présidentielle.

Le Mouvement du 23 juin s’oppose catégoriquement à une élection anticipée. « Nous sommes pour le respect du calendrier républicain et contre tout report de l’élection présidentielle », indique Cathy Cissé, une juriste membre du Comité de coordination du M23.

Le soir du 14 juillet, devant plusieurs centaines d’élus locaux et de députés, Wade avait proposé à l’opposition, si elle est « pressée » et « certaine de détenir la majorité », d’anticiper l’élection présidentielle. Le week-end dernier, lors d’une rencontre avec des enseignants, le président sénégalais a même annoncé avoir instruit le ministre de l’Intérieur de contacter les ambassadeurs européens et des Etats-Unis à ce sujet.

Mais pour le M23, qui regroupe aujourd’hui 106 partis d’opposition et organisations de la société civile, cette proposition est un signe de « diversion » de la part de Wade. « Les élections anticipées ne sont envisageables qu’à trois conditions : la démission, le décès ou l’empêchement du chef de l’Etat, or ça n’est pas le cas au Sénégal », martèle la juriste Cathy Cissé.

Par ailleurs, le Mouvement du 23 juin estime qu’il serait prématuré d’avancer la date de l’élection initialement fixée au 26 février 2012, car « les conditions d’une élection transparente ne pas encore réunies ». Une fois encore, ce mouvement dénonce la lenteur dans la délivrance des cartes d’identité et exige la prolongation de l’inscription sur les listes électorales, prévu fin juillet.

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