Sénégal : Wade affiche sa confiance malgré l’opposition et les polémiques

Le discours prononcé ce 14 juillet par le président sénégalais a-t-il des chances de satisfaire l’opposition ? A-t-il répondu aux attentes de la société civile ? Depuis les manifestations des 23 et 27 juin, Abdoulaye Wade avait su tenir en haleine les Sénégalais, qui jusque là attendaient avec impatience un commentaire, une réaction du chef de l’Etat sur la nouvelle donne pour le scrutin créée suite aux mouvements de contestation de ses projets. Au final son discours s’est voulu programmatique, provocateur par moments, et n’avait qu’un but : mobiliser les militants du PDS, le parti au pouvoir, pour 2012... autour du candidat Wade.

Avec notre correspondante à Dakar

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a prononcé, jeudi 14 juillet, son discours dans un chapiteau paré aux couleurs de son parti, le jaune et le bleu, devant plusieurs centaines de députés et de maires profondément acquis à sa cause.

Le cadre donne un avant-goût de la campagne électorale, et sur le fond, ce discours rassure les militants du Parti démocratique sénégalais, pour qui le maintien de la candidature de Wade n’était plus une évidence depuis les récentes manifestations dans Dakar.

Pour conforter ses troupes, Wade va même jusqu’à réaffirmer son assurance de remporter le scrutin dès le premier tour. Il provoque l’opposition en émettant l’idée d’anticiper les élections : « Qui a peur des élections ? L’opposition ? », s’exclame-t-il, tout sourire devant ses militants.

Décalage avec le peuple

S’il reconnaît avoir été en décalage un moment avec le peuple, Wade semble faire fi des conséquences des manifestations des 23 et 27 juin. Il ne prononce ainsi aucun commentaire sur le Mouvement du 23 juin, qui exigeait notamment qu’il renonce à sa candidature et qu’il nomme des ministres de l’Intérieur et de la Justice neutres.

Pas un mot non plus sur ses dernières mesures qui lui ont valu de vives contestations sur le plan international. Comme le projet avorté qui consistait à renvoyer l’ancien président Hissène Habré au Tchad. Il y a aussi cette polémique entre le conseiller officieux de l’Elysée Robert Bourgi et son fils Karim. Et surtout, la mise en garde par le ministre des Affaires étrangères français Alain Juppé qu’un scénario identique à celui du printemps arabe ne se produise au Sénégal.

Partager :