Avec notre correspondante à Dakar
Le président sénégalais Abdoulaye Wade a prononcé, jeudi 14 juillet, son discours dans un chapiteau paré aux couleurs de son parti, le jaune et le bleu, devant plusieurs centaines de députés et de maires profondément acquis à sa cause.
Le cadre donne un avant-goût de la campagne électorale, et sur le fond, ce discours rassure les militants du Parti démocratique sénégalais, pour qui le maintien de la candidature de Wade n’était plus une évidence depuis les récentes manifestations dans Dakar.
Pour conforter ses troupes, Wade va même jusqu’à réaffirmer son assurance de remporter le scrutin dès le premier tour. Il provoque l’opposition en émettant l’idée d’anticiper les élections : « Qui a peur des élections ? L’opposition ? », s’exclame-t-il, tout sourire devant ses militants.
Décalage avec le peuple
S’il reconnaît avoir été en décalage un moment avec le peuple, Wade semble faire fi des conséquences des manifestations des 23 et 27 juin. Il ne prononce ainsi aucun commentaire sur le Mouvement du 23 juin, qui exigeait notamment qu’il renonce à sa candidature et qu’il nomme des ministres de l’Intérieur et de la Justice neutres.
Pas un mot non plus sur ses dernières mesures qui lui ont valu de vives contestations sur le plan international. Comme le projet avorté qui consistait à renvoyer l’ancien président Hissène Habré au Tchad. Il y a aussi cette polémique entre le conseiller officieux de l’Elysée Robert Bourgi et son fils Karim. Et surtout, la mise en garde par le ministre des Affaires étrangères français Alain Juppé qu’un scénario identique à celui du printemps arabe ne se produise au Sénégal.