Pendant près de trois heures, Michel Thierry Atangana a résolument tenu tête aux avocats de l'État du Cameroun. Ce mercredi, la parole était à la partie civile pour la suite du contre-interrogatoire portant principalement sur le montage financier du Copisur, ce comité de pilotage de travaux routiers, présidé à l'époque des faits par Michel Thierry Atangana.
L'interrogatoire a précisément porté sur la restructuration des créances détenues par des groupes français de construction sur l'État camerounais en avoirs réinvestis dans les projets routiers par une opération financière. Une opération dans laquelle Michel Thierry Atangana est accusé de détournements. Pour son avocat, Me Frédéric Ngoupa, il faut expliquer au tribunal le lien entre ces arriérés des sociétés et le Copisur : « Nous sommes au coeur du dossier ! »
Les avocats ont longuement interrogé Michel Thierry Atangana sur la régularité de cette opération, posant les mêmes questions à de nombreuses reprises, revenant à la charge, parfois avant la fin de ses réponses au point d'être repris par la présidente du tribunal.
De son côté, le prévenu a répondu à toutes les interrogations, visiblement assuré, allant jusqu'à proposer son aide à la partie civile pour déchiffrer les éléments du dossier. La prochaine audience de ce procès-fleuve, qui a débuté en 2009, est prévue pour vendredi.