L'Afrique du Sud reconnaît à son tour le CNT libyen

Le Conseil national de transition a finalement été reconnu mardi 20 septembre 2011 par l'Union africaine comme représentant de fait de la Libye. L'organisation panafricaine se dit prête à aider le CNT à former un gouvernement représentatif. Et dans la foulée, l’Afrique du Sud reconnaît à son tour le Conseil national de transition libyen. Une reconnaissance tardive.

De notre correspondante à Johannesburg

Pendant toute la crise libyenne, Pretoria a plutôt penché pour le colonel. Cela s’explique par des raisons historiques. Nelson Mandela et Kadhafi entretenaient des relations cordiales. Jacob Zuma lui-même a toujours été proche du dirigeant libyen. Ce dernier l’aurait même soutenu dans sa conquête du pouvoir, en 2007, face au président sud-africain sortant, Thabo Mbeki, qui ne partageait pas les vues de Kadhafi sur les Etats-Unis d’Afrique.

Alors que la révolte gronde en Libye, l’Afrique du Sud se tait. En mars, Jacob Zuma finit par téléphoner à Mouammar Kadhafi pour lui dire qu’il a tort de faire tirer sur son peuple. Quelques jours plus tard, l’Afrique du Sud, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, vote la résolution 1973 qui impose une zone d’exclusion aérienne sur la Libye. Les bombardements de l’Otan peuvent commencer. Pretoria ne cessera pas ensuite de dénoncer les opérations militaires, soutenant que son vote avait pour but de protéger les civils, pas de bombarder Kadhafi.

C’est que si l’Afrique du Sud a paru un moment se ranger aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne, le pays est dirigé par l’ANC, un mouvement de libération avec une longue tradition anti-impérialiste.

Au nom de l’Union africaine, Jacob Zuma se rend en Libye pour tenter une médiation avec le colonel Kadhafi. Sans succès. Un temps, on imagine que le dirigeant libyen pourrait trouver refuge sur le sol sud-africain. Il n’en est rien. Pendant ce temps, la presse dénonce le cynisme de la campagne de l’Otan, dénonçant les vues françaises et britanniques sur le pétrole libyen.

Finalement, les insurgés libyens gagnent du terrain, et début septembre l’Afrique du Sud paraît se rendre à l’évidence. La reconnaissance du Conseil national de transition n’est plus alors qu’une question de semaines.

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