En fin de matinée, quelques coups de feu claquent encore, mardi 6 septembre, dans Limete le quartier d’Etienne Tshisekedi. Des civils passent en courant, des policiers arrêtent des passants. Un groupe de militants nerveux monte la garde devant la permanence de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès socia) le parti de l’opposant Tshisekedi. Ils brandissent des douilles de munition. Ici un homme de trente ans a été tué par balles et deux autres grièvement blessés.
Arrive le secrétaire général de l’UDPS, Jacquemin Shabani. Il accuse le pouvoir d’utiliser une milice et dément que les siens aient attaqué la permanence du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), le parti présidentiel : « Faux et archi-faux, c’est une cabale. Tout le monde sait que le PPRD de Joseph Kabila est en train de mettre en place une milice armée ».
Démenti formel du gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, cadre du parti au pouvoir : « Archi-faux, archi-faux ! Il n’y a pas de milice au PPRD, c’est faux ! ».
Dans l’après-midi le gouvernement condamne des actes commis «par des inciviques», et appelle les dirigeants des partis politiques à calmer leurs militants. Un peu plus tard, c’est au tour de la permanence du PPRD, saccagée et incendiée la veille, de recevoir la visite de son secrétaire général et président de l’Assemblée nationale Evariste Boshab qui « invite tous les militants du PPRD à ne pas céder à la provocation ».
C’est la journée de jeudi qui inquiète désormais avec en ligne de mire les deux manifestations prévues, celle de l’UDPS et celle du PPRD.