Libye : échec des pourparlers pour la reddition de Bani Walid

Les négociations pour obtenir une reddition pacifique des combattants pro-Kadhafi à Bani Walid, ont échoué. La ville, l'un des derniers bastions du Guide libyen se prépare à un assaut des forces du CNT, le Conseil national de transition. Les forces fidèles à l'ex-Guide refusent de déposer les armes. Depuis le début du conflit, une partie de ces combattants fidèles au régime de Kadhafi sont en fait des mercenaires, des étrangers venus en général, d'Afrique subsaharienne. Ces hommes se sont battus, souvent pour l’argent avec l'espoir d'améliorer leur condition de vie et celle de leur famille.

Avec notre envoyé spécial à Tripoli,

Le cœur de cette histoire, c’est Bab al-Azizia, l’immense complexe présidentiel de Kadhafi. Dans la citadelle, il y a avait un village, lieu d’accueil pour des nombreux Subsahariens. Près de 1000 personnes, quelques familles et surtout des hommes tout juste arrivés, venus chercher un quotidien meilleur, et qui n’imaginaient pas se retrouver un fusil dans les mains.

Cet endroit est devenu le lieu idéal pour appâter les futurs combattants, alléchés par les promesses. Maison, salaire, voiture, tout était bon pour convaincre...

Le recrutement, organisé en partie par d’autres Africains a commencé il y a six mois, dès le début des troubles à Benghazi. Un passeport, voire sa photocopie, deux photos, l’inscription était simple, prenait quelques minutes.

Un treillis. Une arme automatique. Et ces hommes partaient en formation une semaine. Au retour, ces soldats de fortune étaient intégrés dans trois casernes, la principale dans la citadelle de Kadhafi. Placés en première ligne sans être formés, ces mercenaires ont vécu l’enfer. Certains racontent que des soldats pro-Kadhafi se sont même retournés contre eux voyant la défaite arriver.

Dernier détail sordide. Pour obliger ces hommes à combattre, la solde, environ 500 euros par mois, était toujours versée après la bataille.

Même s’il n’a plus d’argent, Mohamed, un Nigérien qui a combattu pour Kadhafi et améliorer sa vie et celle de sa famille, va tout faire afin de rentrer chez lui. La guerre l’a marqué à jamais.

De son côté l'organisation HRW, Human Rights Watch dénonce les arrestations arbitraires de migrants africains en Libye, soupçonnés d'avoir été recrutés pour combattre aux côtés des forces loyales à Kadhafi. A Tripoli, l'organisation new-yorkaise a pu se rendre dans plusieurs centres où des ressortissants du Tchad du Soudan du Niger et du Mali sont détenus. Frédéric Abrahams, conseiller spécial à HRW demande aux autorités de transition libyennes de faire respecter les droits de l'homme, et à mettre fin à ce qu'il qualifie de rafles.

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