Alors que le coût de la vie augmente à vue d’œil, personne ne peut se permettre un retard dans le paiement de son salaire. Jusqu’ici, l’Etat se fait fort de ne pas mécontenter les fonctionnaires. Les personnels administratifs et techniques (les PAT) de l’Université d’Antananarivo ont malgré tout subi un retard d’une quinzaine de jours.
Ceux qui sont rémunérés en espèces ont reçu leur paie seulement en milieu de semaine, mais ceux qui ont un compte en banque sont encore pour la plupart dans l’attente, visiblement victimes d’un problème technique au niveau de la Banque centrale.
L’Université d'Antananarivo a ainsi tourné au ralenti cette semaine car le mouvement de protestation touche plus de 1 600 personnes. Hier matin, quelques dizaines d’entre elles ont interdit momentanément l’entrée et la sortie du campus avant que la situation ne soit régularisée, et ce, même si la totalité des salaires n’a pas encore été versée.
Mais si ces fonctionnaires ont a priori gagné une bataille, ils craignent que la situation ne se reproduise. Ils envisagent ainsi de maintenir la pression avec le soutien des enseignants chercheurs, toujours prompts à défendre ardemment leur cause. Un souci de plus pour le régime pour qui l’agitation perpétuelle à l’Université d'Antananarivo est une cocotte-minute dont l’explosion est fort redoutée.
Depuis le début de l'année 2011, les universités malgaches connaissent régulièrement des mouvements de grève de leur personnel administratif et technique mais aussi des enseignants et des étudiants. En 2010, l'Université d'Antananarivo avait connu un mouvement de protestation des enseignants chercheurs qui a duré près de sept mois.