Acte 1 : février 2005. Gnassingbé Eyadéma meurt après 37 ans de pouvoir au Togo.
Parmi ses fils, Faure et Kpatcha se préparaient déjà à prendre la relève. Faure, l'aîné, a étudié l'économie en France et aux Etats-Unis. Il est discret. Le contraire de Kpatcha, au parcours scolaire beaucoup plus modeste, et au physique imposant. Lui, cultive son goût pour les voitures américaines et ses liens avec les militaires.
A la mort du père, Kpatcha s'efface toutefois derrière son frère. Enfin pas tout à fait. Faure devient président. Mais Kpatcha contrôle l'armée. Et après l'élection qui confirme son frère à la présidence, en avril 2005, Kpatcha est l'un des maîtres d'œuvre de la répression qui fait plus de 400 morts selon l'ONU.
Acte 2 : une fois la victoire du clan assuré, Kpatcha réclame et obtient le ministère de la Défense. Populaire dans le nord du pays, la région des Gnassingbé, et dans l'armée, Kpatcha est en compétition permanente avec son frère. Il est même surnommé le « vice-président du Togo ». Limogé en 2007, il est de plus en plus perçu comme un possible rival de son frère pour la présidentielle de 2010. Mais quelques mois plus tôt, il est arrêté, et accusé de tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat.
Aujourd'hui, s'ouvre l'acte 3 : détenu depuis plus de deux ans au secret dans les geôles de l'Agence nationale de renseignement, le frère ennemi est emmené devant les juges.
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