Au Zimbabwe, l’indigénisation de l’économie reste d’actualité

Après un précédent ultimatum au mois de juillet, le gouvernement du Zimbabwe vient de lancer un nouvel avertissement à treize sociétés étrangères. Il leur demande de céder la majorité de leurs parts à des Zimbabwéens noirs, sous peine d’être expulsées. Ainsi, un ultimatum expirant dans deux semaines a été lancé à la Barclays Bank, à des compagnies minières ou encore à Nestlé ou British American Tobacco. Si cette loi est défendue par le président Robert Mugabe, elle est contestée depuis sa promulgation par son opposant, le Premier Ministre Morgan Tsvangirai.

Le président Mugabe prétend corriger les déséquilibres économiques hérités de la période coloniale. Il veut que les nationaux contrôlent au moins 51% du capital des grandes firmes étrangères qui opèrent dans le pays, surtout les compagnies minières. Mais selon les analystes, le président veut surtout séduire l’électorat noir à l'approche des élections.

En revanche, son opposant, le premier ministre, Tsvangirai, a toujours contesté cette loi. Il redoute qu'elle décourage les investissements directs étrangers et étouffe la croissance économique, estimée environ à 8 %.

En dépit de ces avertissements le président Mugabe reste sur sa position. Il a oublié que la même politique «d’indigénisation» dans le secteur agraire a conduit il y a quelques années à la plus grave crise économique du pays.

Le Zimbabwe s'efforce actuellement de reconstruire son économie, mise à mal par une longue crise politique et sociale. Cette dernière a débouché sur la formation de l'actuel gouvernement de coalition.

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