Si le sommet de Luanda s’est terminé avec une heure d’avance, il n’a pas pour autant pris de position franche sur Madagascar. Résultat : rien n’indique que la feuille de route de sortie de crise doit être prochainement signée, et on ne sait pas ce qu’il en est de Marc Ravalomanana.
A Antananarivo, les représentants du président évincé et en exil misaient pourtant beaucoup sur les chefs d’Etat d’Afrique australe, refusant même de rencontrer jeudi matin le médiateur Simao, discrédité à leurs yeux.
Pour Mamy Rakotoarivelo, un proche de Marc Ravalomanana, «monsieur Simao n’arrête pas de déclarer qu’il n’y a plus de négociations». Selon Mamy Rakotoarivelo, «la transition ne devrait commencer qu’à partir de la signature de la feuille de route. Or, Monsieur Simao accepte le gouvernement actuel, qui a été établi avant. Monsieur Simao cherche à semer la discorde au sein de la population malgache, et n’aide pas à la mise en place d’une solution pérenne pour cette sortie de crise».
Le régime d’Andry Rajoelina en a, lui aussi, assez des atermoiements de la SADC, et ne recherche plus la reconnaissance internationale à tout prix. Il a d’ailleurs déjà largement entamé la préparation de futures élections, sans se soucier des médiateurs qui avertissent qu’aucun scrutin, même local, ne sera reconnu, s’il n’est pas le fruit d’un processus consensuel.
Mais puisque le sommet de Luanda n’a pris aucune décision, que faut-il alors faire ? On a souvent reproché aux politiciens de la Grande Ile de sacrifier leur population. Mais la SADC ne semble pas non plus beaucoup se soucier des Malgaches.