L'Observatoire congolais des droits de l'homme dénonce des atteintes à la démocratie

L'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH) accuse les autorités de brimer les libertés fondamentales dans le pays. Dans un communiqué, publié ce 10 août 2011, l'OCDH évoque plusieurs arrestations de manifestants pacifiques au cours de ces derniers mois. À un an des élections législatives, l'organisation dénonce l'empêchement de rassemblements publics et des atteintes aux libertés fondamentales.

L'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH) tire la sonnette d'alarme, à un an des élections législatives. Il accuse les autorités de brimer les libertés fondamentales dans le pays. 

Dans le communiqué publié le 10 août 2011, l'OCDH cite plusieurs cas d'arrestations de militants pacifiques. Parmi ceux-ci, celui de Amedé Loemba Delho, qui voulait organiser une marche pacifique pour protester contre les négligences de la municipalité de Pointe-Noire,  en matière de voierie et d'hygiène. Amedé Loemba Delho, 31 ans, a été arrêté et placé en détention à la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) de Brazzaville pendant 54 jours, sous l'accusation d'être un « organisateur de coup d'État », avant d'être transféré à la Maison d'arrêt par le procureur de la République qui a confirmé l'accusation.

Le 7 août, le blogueur franco-congolais, Eric Patrick Mampouya, très critique envers le gouvernement du président Denis Sassou Nguesso, a été interpellé par les services de sécurité à sa descente d'avion à l'aéroport de Maya de Brazzaville. Il a été relâché quelques heures plus tard.

Pour Roger Bouka Owoko, directeur exécutif de l'OCDH, les autorités se trompent de combat : « systématiquement lorsqu'on arrête des personnes pour leurs opinions, on les accuse d'organisation de coup d'État contre le président Sassou Nguesso alors qu'il s'agit tout simplement pour ces personnes d'exprimer leur point de vue par rapport à la marche du pays. »

Du côté des autorités, on nie en bloc les accusations de l'OCDH et on met en avant les visées politiques de l'organisation.

Les militants des droits de l'homme dénoncent également l'interdiction de réunions politiques de l'opposition et des manifestations syndicales. Trois personnes seraient actuellement détenues dans un commissariat de police pour avoir voulu organiser une grève, en protestation du rétablissement d'une taxe routière, initialement suspendue par les autorités en raison de l'état des routes congolaises.

Par ailleurs, l'OCDH réclame toujours la création d'un nouveau fichier electoral et la mise en place d'une Commission électorale indépendante. Actuellement, le processus électoral reste du ressort direct du ministère de l'Intérieur.

L’Observatoire congolais des droits de l’homme a été créé en 1994 à Brazzaville, dans le contexte de la guerre civile de 1993-1994. Son directeur exécutif actuel, Roger Bouka Owoko, ancien journaliste, a été le défenseur des populations autochtones du Congo, et celui qui a soulevé l'affaire des disparus du Beach.

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À consulter :

Communiqué de l'Observatoire congolais des droits de l'homme du10/5/2011.

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