En RDC, l’épidémie de choléra a déjà fait près de 300 morts

L'épidémie du choléra en République démocratique du Congo a dépassé les 5 000 cas, dont près de 300 mortels. Si dans l'est du pays, le choléra est présent toute l'année, les autorités sanitaires s’inquiètent du déplacement de l'épidémie à l'ouest, via le fleuve Congo. Selon un bilan commun du ministère de la Santé congolais et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié le 26 juillet 2011, sur 4 116 malades, 290 sont morts. A Kinshasa, 271 malades recensés, 21 sont morts.

L’épidémie de choléra en République démocratique du Congo qui avait commencé en mars dernier à Kisangani (nord-est) a dépassé la barre des 5 000 cas, dont 296 mortels, selon les Nations unies. La maladie s’est propagée à l’ouest du pays, le long du fleuve Congo, jusqu’à Kinshasa.

Le fleuve Congo, vecteur du choléra jusqu’à l’ouest du pays

Le docteur Kébéla, responsable national de la lutte contre la maladie, explique que dans l'ouest, cela fait au moins dix ans qu'il n'y a pas eu d'épidémie de choléra de cette ampleur : « On est étonné de la survenue de cas de choléra à l’ouest du fleuve Congo qui va de la province orientale de Kisangani, à la province de Bandundu et la ville de Kinshasa où nous avons observé des cas depuis le mois de juin. Comme vous savez, le choléra c’est l’homme qui en est le réservoir. Le choléra passe là où l’on passe parce que la voie de communication de Kisangani jusqu’à Kinshasa, c’est le fleuve Congo ».

La pauvreté favorise l’épidémie de choléra au Congo

Le choléra est une infection intestinale aiguë due à l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés. Or, en RDC, 71 % des 62 millions d’habitants environ vivent en dessous du seuil de pauvreté. Il s’agit d’un « effet domino » explique Luis Encinas, coordinateur des opérations de l’ONG Médecins sans frontières.

Selon lui, l’épidémie se produit quand « des populations fragilisées par la malnutrition, des conditions sanitaires précaires ou un accès limité à l’eau potable, entrent en contact avec les germes du choléra ». La contamination est d'autant plus risquée que les cours d’eau congolais sont régulièrement utilisés pour boire, cuisiner et faire ses besoins. Face à cet état de fait, Luis Encinas déplore le manque de financement de la part des autorités dans la couverture des besoins sanitaires.

La crainte d’une explosion de cas à cause des pluies

Le docteur Kébéla, responsable national de la lutte contre la maladie constate que dans la ville de Mbandaka, le chef-lieu de la province de l’Equateur, on dénombre de nombreux cas mais ils sont cependant à la baisse. La situation reste préoccupante comme à Kinshasa. « En fait », dit-il, « avec le retour des pluies, nous avons peur qu’il puisse y avoir une grande explosion (de cas) dans la ville de Kinshasa. Mais du côté des constructions le long du fleuve, nous pensons qu’il n’y aura presque plus de problèmes ».

- Site de l'OMS : le choléra

- Site de l'OMS-juillet 2011 : Flambées de choléra en République démocratique du Congo (RDC) et en République du Congo

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