L'insurrection libyenne n'a pas les caractéristiques d'une armée

En Libye, le président du Conseil national de transition appelle les combattants insurgés à rejoindre la future «armée nationale». Moustapha Abdeljalil avait déjà demandé aux différentes brigades et milices d'intégrer les forces de sécurité du CNT. Mais dans les faits, le CNT est loin de pouvoir se targuer d'une armée insurgée homogène.

Sur le papier, il n’y a qu’un seul chef: c'est le général Souleymane Mahmoud, successeur d'Abdel Fatah Younès, qui commande les forces armées de la Libye libre. Mais dans la réalité, la chaine de commandement est beaucoup plus éclatée.

Les combattants insurgés sont soit d'anciens soldats de Mouammar Kadhafi, soit d'anciens combattants islamistes -notamment du groupe islamique de combat libyen -, soit des volontaires civils, eux-mêmes regroupés dans des brigades et milices. La plupart de celles-ci sont formées sur une base tribale.

Les révolutionnaires font donc partie d'une multitude de groupes armés. Chacun de ces groupes a son propre «dirigeant» et certains chefs militaires jouent leur propre partition.

C'est le cas d'un Faouzi Boukatif, ancien ingénieur du secteur pétrolier. Il dirige aujourd'hui l'Union des forces révolutionnaires, qui regroupe une trentaine de brigades. Pour lui, la création d'une armée nationale est «prématurée».

C'est le cas également du général Khalifa Hafter, un opposant à Mouammar Kadhafi qui a passé 25 ans en exil aux États-Unis. Souvent présenté comme un chef militaire des révolutionnaires, il n'a pourtant aucune autorité hiérarchique officielle.

A cela s'ajoute le facteur géographique: car les militaires de Misrata ou du Djebel Nefoussa ne rendent pas de compte au commandement militaire de Benghazi. Le seul point commun finalement entre ces différents combattants c'est leur objectif : la chute de Mouammar Kadhafi.
 

Partager :