« Le président du CNT a limogé le bureau exécutif », a annoncé un porte-parole de la rébellion avant de préciser que Mahmoud Jibril, qui dirige cet exécutif devrait restructurer son équipe mais que certains responsables ne reviendraient pas. Placé sous l'autorité du CNT et composé d'une quinzaine de membres, le bureau exécutif est l'équivalent de son gouvernement.
Pour le moment, aucune explication n'a été donnée sur les raisons de ce limogeage, mais cette décision intervient une semaine après l'assassinat dans des circonstances mystérieuses du chef d'état-major de la rébellion, le général Younès. Cet ancien pilier du régime Kadhafi avait été tué après avoir été rappelé du front pour interrogatoire. Son assassinat a suscité de fortes spéculations : sur l'identité des meurtriers mais aussi sur les divisions au sein même de la rébellion.
Le CNT et son bureau exécutif n'ont pas échappé aux critiques puisque plusieurs responsables avaient signé l'ordre de rappeler le général du front, notamment Ali Essawy, en charge des Affaires étrangères. Le ministre de la Défense et son vice-ministre avaient eux été mis en cause pour ne pas avoir annulé un déplacement en Egypte alors qu'ils avaient eu connaissance de l'arrestation du chef d'état-major.
Dans ce contexte, la Coalition du 17 février, un groupe composé d'associations et organisations impliquées dans le soulèvement populaire de Benghazi, a ainsi réclamé le limogeage de trois ministres. L'enquête sur la mort du général Younès, lancée par le CNT, est toujours en cours. Son président, Moustapha Abdeljalil avait récemment indiqué qu’une enquête interne sur la gestion de la crise par le CNT serait menée, précisant « personne n'est au-dessus de la loi, à commencer par les dirigeants du CNT »