La mise sur pied d’une chaîne de commandement claire au sein de la nouvelle armée ivoirienne en construction est-elle suffisante à ce stade ? Les nouveaux responsables sont issus des ex-Forces de défense de sécurité et des ex-Forces Nouvelles. Des figures connues de l’ex-rébellion héritent donc des postes comme commandant en second de la garde républicaine, qui fut un pilier du régime Gbagbo, pour Issiaka Ouattara, dit Wattao.
Chérif Ousmane, qui commandait la zone de Bouaké a été nommé commandant en second du Groupe de sécurité de la présidence de la République. Auparavant commandant de la zone de Korhogo dans le nord et à ce titre chargé de la sécurité de Laurent Gbagbo qui y est en résidence surveillée depuis avril, Martin Fofié Kouakou devient commandant de la Compagnie territoriale de cette ville.
Des nominations très critiquées par l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch. Chérif Ousmane et Martin Fofié Kouakou*. Ce qui fait dire à Matt Wells, chargé de l’Afrique de l’Ouest à HRW, que malgré les déclarations répétées du président Ouattara que tous les Ivoiriens seront désormais logés à la même enseigne, ceux qui sont proches du nouveau pouvoir semblent rester au-dessus de la loi.
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*Caporal-chef, commandant des Forces nouvelles pour le secteur de Korhogo, en charge de la surveillance du président déchu Laurent Gbagbo, Martin Kouakou Fofié est, depuis 2006, sous les coup de sanctions de l'ONU pour recrutement d’enfants soldats, enlèvements, imposition du travail forcé,sévices sexuels sur les femmes, arrestations arbitraires et exécutions extrajudiciaires.