Côte d'Ivoire : Amnesty International pointe du doigt les forces de sécurité gouvernementales

En Côte d’Ivoire, Amnesty International accuse les forces de sécurité gouvernementales et une milice soutenue par les autorités actuelles d’avoir créé un climat de peur dans l’ouest du pays. Le rapport publié mercredi 27 juillet et basé sur une mission de deux semaines effectuée en juin, décrit un climat qui empêche des centaines de milliers de personnes déplacées suite aux violences postélectorales, de retourner chez elles. Au moins 500 000 Ivoiriens vivent hors de chez eux, ce qui explique le titre du rapport : « Nous voulons rentrer chez nous, mais nous ne pouvons pas ».

La majorité des populations de la région de Duékoué n'ose plus aller dans leurs champs. Des milliers de déplacés reportent toujours le retour dans leurs villages. Lerapport d’Amnesty International évoque des attaques perpétrées par les chasseurs dozos, supplétifs des Forces républicaines, contre des populations civiles.

Parmi les actes que dénonce Amnesty International, il y a des crimes de guerre et des crimes contre l’Humanité : des viols de femmes, des personnes attaquées de manière systématique uniquement parce qu’elles appartiennent à des ethnies considérées comme favorables à l’ex-président Laurent Gbagbo ou encore des actes de torture très graves.

« Ces actes sont vraiment assez terrifiants et ils sont commis en toute inpunité, constate Salvator Saguès, l'un des chercheurs qui ont travaillé sur le rapport d’Amnesty. Nous demandons au président Ouattara de réellement ouvrir une enquête là-dessus. Nous sommes très contents qu'il ait demandé à la Cour pénale internationale d'enquêter là-dessus. Mais il faut envoyer un signal très ferme maintenant pour que ces actes cessent ».

Selon le ministre ivoirien des Droits de l'homme, Gnenema Coulibaly, les Dozos ne sont plus habilités à assurer la sécurité. Le ministre ajoute que ces chasseurs traditionnels sont souvent sollicités par les populations elles-mêmes pour protéger leurs biens. Les Dozos seraient devenus une sorte de milice privée très redoutée.

Alassane Ouattara à l'ONU

En visite à l'ONU, ce mercredi, où il a rencontré le secrétaire général Ban Ki-moon, le président Ouattara n'a pas répondu directement et précisément aux accusations portées par Amnesty International concernant la région de Duékoué. Mais, il a réaffirmé à New York que tous les exilés doivent rentrer au pays dans les meilleures conditions possibles, y compris de sécurité.

Alassane Ouattara doit se rendre  vendredi à Washington pour y rencontrer le président américain Barack Obama.

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