En Libye, avoir une activité politique indépendante est passible de la peine de mort. Depuis 1977 et la naissance de la Jamahiriya arabe libyenne, les partis politiques sont interdits. D’après ses deux fondateurs, le « Parti de la Nouvelle Libye » est le premier à se déclarer comme tel.
Pourquoi « Nouvelle Libye »? « Parce que tout a été détruit », répond Ramadan Ben Amer, qui a présenté sa formation à Benghazi. Cet ingénieur en pétrochimie, formé en Californie, souhaite l'avènement d'une démocratie fédérale en Libye, avec une séparation claire des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Sur le plan économique, le parti prône une réforme du secteur pétrolier et le développement des énergies alternatives, notamment solaires. Il milite aussi pour l'abrogation des impôts.
Dans la société libyenne telle que l'imaginent les fondateurs de la « Nouvelle Libye », la priorité sera donnée au système de santé et de sécurité sociale. Les femmes et les jeunes participeront à la vie citoyenne, les minorités seront protégées, et le rôle des tribus, « entités sociales mais non politiques », sera limité. Enfin en matière religieuse, le Parti de la Nouvelle Libye souhaite un Etat musulman séculier, où la relation à Dieu serait une affaire personnelle.
La plateforme est donc prête pour l'après Kadhafi. D'autres partis ou mouvements politiques préparent eux aussi leurs propres propositions. Même si pour l'heure, un parti reste un objet politique non identifié en Libye : aucune élection n'est prévue et Mouammar Kadhafi est toujours au pouvoir.