Déjà trois fois candidat malheureux à une élection présidentielle –en 1995, 2000 et 2010– Francis Wodié cumule à 75 ans des décennies de lutte syndicale et d’opposition. Cet homme de conviction formé pendant ses jeunes années par le syndicalisme étudiant va devoir être désormais au-dessus de la mêlée.
Il a longtemps été à la gauche du FPI (Front populaire ivoirien) de Laurent Gbagbo, son ancien compagnon de lutte spécialement sous Félix Houphouët-Boigny. Mais à la fin des années 1990, l’opposant radical et sans concession s’était rapproché du PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire) d’Henri Konan Bédié en devenant ministre de l’Enseignement supérieur sous le gouvernement de Daniel Kablan Duncan. Une expérience de deux ans interrompue par le coup d’Etat de Noël 1999.
Celui qui est aujourd’hui promu par Alassane Ouattara, un chef d’Etat soutenu par le rassemblement des houphouëtistes, a été harcelé au début des années 1960, du temps du parti unique. Francis Wodié a connu deux fois la prison dans son pays et l’exil en Algérie. Au milieu des années 60, il avait fondé l’un des syndicats les plus puissants en Côte d’Ivoire, le Synares, le Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur, en perte de vitesse aujourd’hui.
Francis Wodié est depuis 21 ans à la tête du parti qu’il a créé, le Parti ivoirien des travailleurs. Au second tour de la présidentielle 2010, il avait apporté son soutien à Alassane Ouattara.