Qui a assassiné le chef rebelle Gatluak Gai ? Pour l'heure, deux thèses s'affrontent. Celle de l'armée du Soudan du Sud, qui affirme qu'il a été tué par ses propres hommes après être revenu sur son engagement à faire la paix. L'autre thèse, défendue par la milice d'un autre chef rebelle, Peter Gadet, veut qu'il ait été éliminé par l'armée sud-soudanaise qui aurait donc trahi sa parole. Une thèse surprenante quand on sait que le Soudan du Sud venait juste d'obtenir de Gatluak Gai un engagement à cesser les hostilités et à rejoindre le processus de paix.
Imbroglio rebelle à Juba
Cette affaire souligne la difficulté du nouvel Etat sud-soudanais à faire la paix à l'intérieur de ses frontières. Juba doit en effet faire face à sept mouvements rebelles différents, dirigés pour la plupart par d'anciens cadres de la rébellion sud-soudanaise. Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a renouvelé en juillet sa proposition d'amnistie pour les rebelles qui accepteraient de déposer les armes.
Mais l'assassinat de Gatluak Gai vient jeter une ombre sur le processus. La milice de Peter Gadet affirme qu'il n'est plus question de paix, et ce d'autant qu'un autre chef rebelle, Gabriel Tang, a été arrêté par les autorités du Soudan du Sud. Juba se méfie d'autant plus de ces mouvements rebelles qu'elle soupçonne Karthoum de les alimenter afin de déstabiliser l'Etat indépendant depuis le 9 juillet.