En Libye, confusion autour du contrôle du port stratégique de Brega

La situation est confuse, on ne sait pas vraiment ce qui se passe à Brega, en Libye. Lundi soir 18 juillet 2011, un porte-parole du régime de Tripoli affirme que la ville est toujours sous le contrôle total des pro-Kadhafi. Pourtant, dans la journée, les rebelles ont, eux, affirmé qu'ils avaient pris Brega, ce port pétrolier stratégique situé dans l'est du pays. Si c'était bien le cas, ce serait une victoire très importante pour la rébellion.

Difficile d'avoir des informations sur ce qui se passe précisément dans ce port pétrolier. Les communications téléphoniques ne passent toujours pas et le régime de Tripoli ne confirme pas. Mais selon un porte-parole des insurgés à Benghazi, la majeure partie des forces pro-Kadhafi se serait retirées de Brega vers l'ouest, vers Ras Lanouf après avoir miné les installations pétrolières. D'après ce porte-parole, Shamseddine Abdelmolah, il ne resterait plus que 150 ou 200 soldats de l'armée gouvernementale bloqués sur le site.

Brega a changé plusieurs fois de mains depuis le mois de février et pour chaque camp, ce port est un enjeu stratégique. Ce n'est pourtant qu'une bourgade, mais pour les insurgés, c'est une localité qui ouvre la voie vers l'Ouest, vers Syrte, Misrata puis Tripoli. C'est aussi et surtout un site pétrolier, le port pétrochimique le plus important de la Libye avec son terminal d'oléoduc et sa raffinerie. Ses installations permettent l'approvisionnement en carburant et une potentielle exportation de pétrole.

Pour le Conseil national de transition (CNT) ce serait donc une source de revenus essentielle, encore faut-il que les infrastructures soient intactes, ou pas trop endommagées par les derniers mois de combats. Selon les insurgés, elles ont par ailleurs été minées par les forces pro Kadhafi avant leur retraite.

Pour les deux camps, il s'agit aussi de conforter leurs positions avant le ramadan, prévu autour du 1er août. Même si les combats ne devraient pas cesser durant la période de jeûne -le Conseil national de transition a promis qu'il n'y aurait pas de cessez-le-feu pendant le mois sacré -, les opérations militaires seront tout de même probablement ralenties, notamment à cause de la chaleur, de plus en plus étouffante dans le désert libyen, autour 35 degrés.

Dans un entretien accordé, depuis Tripoli à France24, le chef du gouvernement libyen, Baghdadi al-Mahmoudi, a assuré que le colonel Khadafi n'avait «aucun rôle exécutif» en Libye.

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