Transféré au parquet de Cour d'appel de Kinshasa/la Gombe ce 13 juillet après trois mois de détention dans un endroit tenu secret, Roger Yaghi, l'ex-président de la Banque congolaise, qui souffre d’apnée du sommeil, a subi une crise grave dès le lendemain. Admis en soins intensifs à la clinique de Ngaliema, il a été tiré de son lit de malade ce vendredi à midi pour être acheminé au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, ex-prison centrale de Makala.
Joints au téléphone par RFI, certains médecins de cette clinique n’ont pas voulu s’exprimer pour dire si oui ou non ils ont eu à émettre un quelconque avis pour que leur patient quitte l’hôpital.
Déjà la veille, l’avocat de Roger Yaghi, maître Tshibangu Kalala, avait dénoncé le traitement réservé à son client : « Il s’agit donc d’un traitement cruel, inhumain, dégradant, voire une sorte de torture physique pour une personnalité de son rang alors qu’aucune infraction n’a été sérieusement mise à sa charge après trois mois de détention extra judiciaire ».
Selon Tshibangu Kalala, le dossier transmis au parquet est vide et, pour une certaine opinion, la justice congolaise est mise à l’épreuve pour démontrer son indépendance véritable face à des pressions diverses.
Roger Yaghi a été interpellé le 18 avril dernier sans motif déclaré à ce jour.
Depuis 2009, la Banque congolaise dont Rogher Yaghi était le président du conseil d'administration, a connu d'énormes difficultés, dues en grande partie aux créances de l'État congolais (80 millions de dollars). Bien qu'ayant appliqué un plan de recapitalisation, la BC a été mise en liquidation forcée le 8 janvier dernier par la Banque centrale du Congo.