Hissène Habré se dit d'accord pour se présenter devant une justice internationale indépendante

Hissène Habré sort de son silence. Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire sénégalais La Gazette, publié jeudi 14 juillet, l'ex-président tchadien, en exil au Sénégal depuis sa chute en 1990, est revenu sur l'annonce de son expulsion vers le Tchad, vendredi dernier, finalement annulée deux jours plus tard, sur les crimes dont il est accusé, et sur la possibilité de comparaître devant la justice internationale.

« Je ne nie pas que sous mon régime il y a eu des choses, ou ce qu'on appelle des bavures », a reconnu l'ancien président tchadien. Mais « dans le volumineux dossier constitué » en Belgique, « vous ne trouverez nulle part quelqu'un disant que Hissène Habré a torturé ».

Dans un entretien exclusif à La Gazette, il se dit « d'accord » pour se présenter devant « une justice internationale indépendante », au même titre que « tous les Tchadiens à qui on reproche quelque chose ».

A propos de l'annonce de son expulsion vers Ndjamena, vendredi dernier, sur laquelle le président sénégalais Abdoulaye Wade est finalement revenu 48 heures plus tard, Hissène Habré estime qu'il n'y a pas de doute : il s'agit d'un complot politique visant à son assassinat. Derrière ce complot, dit-il, se trouvent la France et la Libye, pourtant en guerre depuis quatre mois. Il considère que « la France est pleinement dans cette affaire », puisque, dit-il, « les colonialistes et les néo-colonialistes ont la haine tenace ».

A ceux qui voudraient l'extrader ou l'expulser du Sénégal, Hissène Habré lance un message : « Quiconque violerait mon espace, ma maison, pour m'agresser, alors je serais dans mon droit de légitime défense ».

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