Avec notre bureau de Bruxelles
Dès l’annonce de la suspension de l’expulsion d’Hissène Habré, la Belgique a relancé son offensive diplomatique, en vue d’un procès en Belgique de l’ancien dictateur tchadien.
Hier lundi après-midi, l’ambassadeur sénégalais auprès du royaume de Belgique, s’est rendu à une réunion au ministère des Affaires étrangères. Les responsables de la diplomatie belge lui ont remis une note, demandant que le Sénégal se plie à ses obligations internationales et procède à l’extradition d’Hissène Habré, une option que semble désormais soutenir aussi le gouvernement tchadien.
Lourd dossier à charge
C’est la loi belge de compétence universelle pour les crimes contre l’humanité qui avait poussé des anciennes victimes d’Hissène Habré à déposer une plainte en Belgique il y a dix ans. Et même si la loi de compétence universelle a été depuis réduite dans sa portée, suite aux tensions diplomatiques avec Israël, lors du dépôt d’une plainte contre Ariel Sharon, les procédures à l’encontre d’Hissène Habré sont toujours en cours. Les plaignants ont en effet la nationalité belge.
La Belgique a d’ailleurs émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’ancien dictateur tchadien, et il existe un lourd dossier à charge, monté par le juge d’instruction. Ce dernier avait pu enquêter au Tchad et recueillir preuves et témoignages, pour au moins 1 200 décès sur les 40 000 reprochés à Hissène Habré.