La Belgique met la pression pour juger Hissène Habré

Suite à l'annonce du Sénégal de l'annulation de l'extradition d'Hissène Habré vers le Tchad, Bruxelles a rappelé avec insistance, ce lundi 11 juillet 2011, que l'option d'un procès belge était toujours ouverte, et que toutes les conditions étaient réunies en Belgique pour juger l'ex-président tchadien. « Nous demandons son extradition vers Bruxelles », a déclaré le porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères.

Avec notre bureau de Bruxelles

Dès l’annonce de la suspension de l’expulsion d’Hissène Habré, la Belgique a relancé son offensive diplomatique, en vue d’un procès en Belgique de l’ancien dictateur tchadien.

Hier lundi après-midi, l’ambassadeur sénégalais auprès du royaume de Belgique, s’est rendu à une réunion au ministère des Affaires étrangères. Les responsables de la diplomatie belge lui ont remis une note, demandant que le Sénégal se plie à ses obligations internationales et procède à l’extradition d’Hissène Habré, une option que semble désormais soutenir aussi le gouvernement tchadien.

Lourd dossier à charge

C’est la loi belge de compétence universelle pour les crimes contre l’humanité qui avait poussé des anciennes victimes d’Hissène Habré à déposer une plainte en Belgique il y a dix ans. Et même si la loi de compétence universelle a été depuis réduite dans sa portée, suite aux tensions diplomatiques avec Israël, lors du dépôt d’une plainte contre Ariel Sharon, les procédures à l’encontre d’Hissène Habré sont toujours en cours. Les plaignants ont en effet la nationalité belge.

La Belgique a d’ailleurs émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’ancien dictateur tchadien, et il existe un lourd dossier à charge, monté par le juge d’instruction. Ce dernier avait pu enquêter au Tchad et recueillir preuves et témoignages, pour au moins 1 200 décès sur les 40 000 reprochés à Hissène Habré.

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