Au sommet de Malabo, en Guinée équatoriale, l’Union africaine (UA) avait déjà envisagé l'option du transfert d’Hissène Habré au Tchad.
Les documents de travail indiquaient, dans les grandes lignes, comment le procès de l'ancien président tchadien pourrait s’organiser : mise en place de chambres africaines extraordinaires au sein de la justice tchadienne, nomination d’une majorité de magistrats autres que tchadiens, signature d’un accord entre l’UA et le Tchad.
Mais ces documents énuméraient également des conditions auxquelles « l’option tchadienne » pouvait être envisageable : il aurait fallu, selon l’UA que les garanties d’un procès équitable soient données par le gouvernement tchadien, de même que des garanties sur la sécurité d’Hissène Habré. L’Union Africaine préconisait notamment que le Tchad annule la condamnation à mort qui a frappé l’ancien président par contumace en 2008.
Un transfert express
Dakar n’aura mis que quelques jours après la fin du sommet pour formaliser le transfert d’Hissène Habré. Les autorités sénégalaises ont-elles pu obtenir toutes les garanties recommandées en si peu de temps ? Pourquoi, sinon, cette volonté si rapide de se débarrasser du dossier ?
Les causes réelles restent mystérieuses, mais il faut tout de même noter une coïncidence : le 11 juillet, date annoncée de l’expulsion d’Habré vers le Tchad est également la date limite qui avait été fixée au Sénégal pour répondre à la Belgique devant la Cour de justice internationale de La Haye. Or, la Belgique demande qu’Habré soit jugé par le Sénégal ou que les Sénégalais le lui remettent.