Avec notre correspondante à Alger
Depuis le mois de janvier et le début de la vague de protestations sociales en Algérie, les tentatives d’immolation n’ont pas cessé. La presse algérienne en a ainsi dénombré une soixantaine, dont certaines, une minorité, ont coûté la vie à leurs auteurs.
Les Algériens qui se sont immolés expriment tous leur détresse face au chômage, aux problèmes du logement, ou d’autres difficultés rencontrées dans leur quotidien.
La femme qui s’est immolée ce samedi, dans l’est du pays, voulait protester contre une décision du tribunal dans une affaire familiale.
Le jeune homme de 17 ans, lui, s’est immolé devant le commissariat où il avait été convoqué pour une affaire de vol.
Attirer l'attention des autorités
Pour toutes ces victimes, c’est le seul moyen qu’elles ont trouvé pour attirer l’attention des autorités sur leur situation, après parfois des semaines et des mois de démarches administratives infructueuses. Un geste extrême, qui illustre le fossé entre les Algériens et leurs gouvernants.
Mais ces gestes de désespoir n’ont pas suscité de mouvements de solidarité ou de réactions particulières des autorités. La plupart sont presque passés inaperçus dans les médias nationaux. Cependant, ils confirment que malgré les dépenses exceptionnelles engagées par l’Etat depuis le début de l’année pour calmer la protestation, le climat social est loin d’être apaisé en Algérie.