Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’est une célébration de la révolution qui a mis le feu aux poudres. Une association de bienfaisance avait décidé d’honorer les familles de dix victimes de la révolution dans un théâtre du quartier de Dokki au Caire.
Deux cents personnes affirmant être les parents d’autres victimes de la révolution ont cherché à forcer l’entrée du théâtre pour être, elles aussi, honorées. Mais elles ont été empêchées par les forces de l’ordre, et les accrochages ont commencé.
Des manifestants repoussés par la police se sont rendus devant la radio-télévision étatique. Ils y ont rejoint un rassemblement de parents de victimes de la révolution protestant depuis deux jours contre le report du procès de l’ancien ministre de l’Intérieur, accusé de l’assassinat de manifestants pacifiques.
A la suite des rumeurs sur la mort de manifestants, les protestataires ont marché sur la place Tahrir, haut lieu de toutes les contestations. La manifestation a rapidement pris de l’ampleur et des manifestants ont décidé de marcher sur le ministère de l’Intérieur tout proche. Les brigades anti-émeutes sont alors intervenues à coup de grenades lacrymogènes, les manifestants répliquant par des jets de pierre. Des accrochages qui ont fait autant de blessés chez les manifestants que chez les policiers, selon le gouvernement.