Signe des temps, c'est sur Twitter que Christine Lagarde s'est exprimée, pour dire sa joie d'être nommé à la tête du FMI.
Invitée ensuite du journal de TF1, elle a affirmé que sa nomination constituait une victoire pour les femmes : « Il n'y avait pas une seule femme au sein du conseil d'administration lorsque j'ai présenté ma candidature », a t-elle expliqué. « Le FMI a été au service de ses 187 pays membres pendant la crise économique, mon objectif est de continuer dans cette voie avec la même détermination et le même engagement ». Puis répondant à des questions sur son prédécesseur, Dominique Strauss-Kahn, elle a dit vouloir le rencontrer : « Je souhaite lui parler longuement, parce qu'un successeur doit parler à son prédécesseur ».
« Une victoire pour la France »
L’Elysée a très vite réagi à l’arrivée de Christine Lagarde à la direction du Fonds monétaire international. « C'est une victoire pour la France », « La présidence française se réjouit qu'une femme accède à cette importante responsabilité internationale ».
Bernard Accoyer, président UMP de l’Assemblée nationale a tenu à féliciter la nouvelle directrice du FMI : « Christine Lagarde possède toutes les qualités pour diriger cette institution, à ce moment précis de l'Histoire où l'économie mondiale sort d'une crise sans précédent. Ses multiples compétences, son expérience et sa vision du monde constitueront autant d'atouts pour mener à bien sa mission à la tête du FMI ». Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères a déclaré : « A la tête du FMI, Christine Lagarde aura toujours le soutien de la France, qui est heureuse et fière de son succès. Je lui exprime, avec amitié, mes plus vives félicitations et mon plein appui ». Le chef de la diplomatie française a également salué « la reconnaissance d’une femme d’exception ».
Quant au Medef, il voit dans cette désignation « une chance pour l'économie du monde ». La présidente de la principale organisation patronale, Laurence Parisot a tenu à remercier Christine Lagarde « pour son engagement de tous les instants auprès des entreprises de France en tant que ministre de l'Economie».
L'opposition moins enthousiaste
Dans un communiqué, Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, a vivement réagi : « Christine Lagarde vient d'être nommée à la tête de l'une des principales institutions du système financier qui opprime les peuples. Il n'y a aucune raison pour la France d'en être fière...». Sur RFI, le député PS de l’Isère, André Vallini, a souligné sa fierté en tant que Français. Toutefois, il a ajouté qu’ « en tant que socialiste, je doute que Christine Lagarde mène une politique aussi audacieuse, aussi volontariste, aussi régulatrice, que ne le souhaitent les socialistes ou qu’avait pu commencer à le faire Dominique Strauss-Kahn ».
Enfin, François Hollande, candidat à la primaire socialiste pour 2012 a souligné les qualités de Christine Lagarde mais a tenu à préciser : « Je devrais donc me féliciter mais elle n'est pas de la même orientation que son prédécesseur et il faut qu'elle comprenne qu'elle n'est plus ministre de Nicolas Sarkozy » .
« Un excellent choix » pour l'Europe
José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, a évoqué de son côté un « excellent choix ». Sentiment partagé par le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble qui a utilisé les mêmes termes. Herman Van Rompuy, président de l'Union européenne a de son côté déclaré : « Je suis convaincu que c'est une bonne décision pour le Fonds et, encore plus dans le contexte actuel, une très bonne nouvelle pour l'Europe ».
Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale a affirmé son souhait de collaborer avec Christine Lagarde : « Partout où elle a travaillé, elle a eu une voix et une influence fortes. J'ai hâte de collaborer étroitement avec elle et avec le FMI sous sa direction ».
Et enfin Agustin Carstens, le rival malheureux de Christine Lagarde a garanti que la ministre française de l'Economie ferait un « bon directeur général ». Le gouverneur de la Banque centrale du Mexique a qualifié la nouvelle dirigeante du FMI de « très compétente ».
Propos amers de certaines ONG
Certaines organisations non gouvernementales, ont jugé que la nomination de Christine Lagarde comme directrice générale du FMI reflétait la perpétuation de la domination occidentale. « Ce simulacre de processus de nomination porte préjudice à la crédibilité du FMI », a affirmé l'organisation de lutte contre la pauvreté Oxfam. Elle réclame qu’un verbatim de l’audition devant le FMI, de la future directrice, le 23 juin dernier, soit publié afin de « de savoir ce à quoi elle s'est engagée devant le conseil d'administration et quelles seront les priorités effectives du FMI sous sa direction ».
Dans un blog intitulé IMFboss, plusieurs ONG s’étaient exprimées depuis le 12 mai dernier sur la succession de DSK à la tête du FMI. Ainsi, Soren Ambrose, militant au sein d'Action Aid Kenya, ironisait ce mardi 28 juin au matin sur le soutien tardif des Etats-Unis à la Française : « Un grand merci aux Etats-Unis de la part de IMFboss pour avoir fait vivre le suspense aussi longtemps. Cela a aussi créé l'illusion d'une délibération, peut-être même d'un petit peu de démocratie ».