Pour le moment, seuls les hommes du colonel Wafio, l'un des deux commandants militaires de l'APRD ont rendu leurs armes, des armes artisanales pour l'essentiel. Quelque 350 hommes ont perçu, chacun, 100.000 francs CFA (150 euros). « Enfin le désarmement commence en Centrafrique », a déclaré le président François Bozizé.
Mais du côté des bailleurs de fonds, on ne partage pas cet optimisme. Une source bien informée regrette que cette opération ait été lancée par le gouvernement sans le feu vert de certains membres du comité de pilotage du DDR, c'est-à-dire sans l'implication de la communauté internationale. Le PNUD n'était pas à Bocaranga par exemple.
Les ex-combattants n'ont même pas reçu une carte officielle de démobilisation. « Qui va s'occcuper de leur suivi ?» s'interroge une source militaire qui estime que cette opération est lancée « à l'aveuglette », sans programme de réinsertion des ex-combattants. « Qu'est-ce qui les empêchera de reprendre les armes dans quels mois pour dresser de nouveaux barrages sur les routes, s'il n'ont pas d'autres moyens de subsistance ?» s'inquiète cette source.
« Cela fait trois ans que les populations et les ex-combattants eux-mêmes attendent le désarmement, répond le général Xavier-Sylvestre Yangongo, ministre délégué chargé du DDR. On n’allait pas continuer à tourner en rond. Les problèmes se règleront mais il fallait commencer à tout prix ».